Dérision.

[Goku]

Ce monde plonge dans sa folie. Les meurtres, les cadavres en pleine ville chaque jour, chaque nuit. Tout n'est devenu qu'habitude morbide.

Ces terres se noient dans son propre sang déversé par les tueurs qui ne font que chercher la puissance ... La puissance mène à l'autodestruction, à la mort. Mais qu'importe, nous devons tous mourir un jour ou l'autre.

Encore une nuit de peine. J'arrive dans le salon, laissant un ange seul dans le froid. Quel fiancé indigne je suis, je pourrais bien la regarder toute la nuit. Seulement, une soudaine envie d'accompagner le sommeil des morts emprisonnés me vient à l'esprit. Je traverse les longs couloirs de la Cité. Je m'enfonce au cœur pour atterrir dans le salon où un piano m'attends. Je souris en le voyant, on pouvait croire qu'il m'attendait patiemment ma venue.

Habillé que d'une chemise malgré le temps qui se rafraîchit, je m'assois devant le clavier.

-Un requiem serait de vigueur par ces temps chaotique, tu ne crois pas ?

Parlé à un piano, si une personne pouvait m'entendre, je pense qu'il s'enfuirait à toute jambe ! Je soulève le couvercle qui protège les notes de la poussière et commence une mélodie plutôt mélancolique. La dernière fois que mes mains s'étaient amusées à jouer, c'était pendant la visite de Nano ... Un petit moment maintenant.

La mélopée parcourt la cité, enveloppant le sommeil des défunts d'un voile de coton.

-Que ces esprits tourmentés reposent en paix ...

J'arrête la musique doucement. Il y avait tellement de mort, peut-être est-ce du à la mort d'Yjan. Une larme s'écoule le long de ma joue, destinée aux morts par millier.

Discrètement, je retourne dans ma chambre. Cette absurdité devait disparaître, tout comme les meurtriers. Un sourire s'affiche sur mes lèvres. Meurtrier, ne le suis-je pas moi aussi ?

J'ouvre une armoire, un long manteau d'un noir profond et sombre, c'est se qu'il me faut. Je l'enfile cachant mes ailes toujours nécrosées dessous. La capuche masque le haut de mon visage. Je suis devenu méconnaissable, du moins, presque, quelques mèches blondes se baladent sur ma figure. Prêt à partir, je me retourne vers mon lit où une drôle de forme bouge doucement. Je souris puis, je m'approche du lit, d'un mouvement lent. Je soulève la couette, Katsue se trouve endormie. Je l'embrasse une dernière fois avant de prendre ma route.

Traquer avant d'être tuer. L'heure est venue.
_________________

[Goku]

Déviance.

Ce monde tourne autour de la violence, pour ne pas dire que ces terres sont noyées dans le sang d'innocent victime, innocent ? Personne n'est innocent dans se bas monde, moi même, je ne me considère pas comme innocent, au contraire. Je donne au monde le sang dont il a besoin pour vivre.

Tuer, ce n'est devenu qu'une habitude. Les guerres se déclarent dans les quatre coins des terres argentées par des personnes qui ignorent tout de cette souffrance.

Démence.

Je m'y enfonce. La colère, la haine, je ne les contrôle plus. Tout devient flou, pour la première fois, j'ai peur ... Peur de l'inconnu.

Les semaines trépassent sous le poids du temps qui n'a aucun effet sur moi, du moins, en partie seulement. Je sens que tout me quitte, le peu d'angélisme s'efface peu à peu. Je regarde le courant du temps emporter les choses qui me sont chère, j'observe cette rivière qui ne s'arrête pas de couler. Je suis sur la berge nommée immortalité.

Je marche sans trop quoi penser dans ce monde qui ne devrait plus être le mien, une plaine s'offre et s'abandonne à ma modeste personne. La forêt aux alentours, le silence m'avait suivi. Je me dénude de mon large manteau sombre libérant mes ailes qui ne demandent que cela. Je lève la tête vers les étoiles, ciel complètement dégagé à l'instar de mon âme qui semble tellement entaché de songe que je n'arrive plus à m'y retrouver.

Tout disparaît quoi que je fasse, le pouvoir, le cœur, l'esprit. Qu'est ce qu'il me manque ?

Je passe ma main dans le dos agrippant une aile fermement. Les yeux fermés, prêt à souffrir, je m'arrache celle qui semblait être si importante. L'aile droite, soigné par une âme pur, celle que j'ai autrefois aimé.

Je hurle mon agonie, ma souffrance qui pesait depuis tant d'année. Le sang gicle sur le sol vert, l'aspergeant presque intégralement, mais le trou laissé par mon geste se guéri de lui même. Je laisse mon bras retomber le long de mon corps, mon aile du passé dans la main.

Pourquoi avoir arraché cette aile ? Parce que je n'ai plus le mérite d'être un ange ... Pourquoi ne pas avoir arraché l'autre ? Pour ne pas oublier le monstre que j'étais.

Mon cœur s'affale dans la solitude glacial, je dis adieu à l'amour.
_________________