La course à l'équipement...

[Claudio]

Par une belle journée d'automne, Claudio se mira dans une cascade. Plus il se regardait, plus il avait vaguement l'impression que quelque chose clochait.

Mais qu'est-ce que c'est se demandait-il ? Cette question le tarabustait tellement qu'il se mit en quête sur les terres de son enfance. Toujours sans cesse autour de lui, il demandait : « Comment me trouvez-vous ? »

Toujours à sa question, la même réponse, très bien noble guerrier.

Mais cela ne le satisfaisait pas, il sentait bien qu'il manquait quelque chose. Après avoir parcouru pendant maintes années les terres, il tomba sur un vieillard qui lui fit cette réponse sybilline:
-Là où longtemps tu passes tes nuits, là la solution te viendras. Tout d'abord, il crût à une blague, une moquerie. Mais quelques temps après une rumeur portée par le vent arriva à ses oreilles.

Pleurez mes amis pleurez le Sage, il est revenu d'où il est venu. Mais réjouissez-vous. Peu avant sa mort, un guerrier lui a rendu visite, à lui, il lui a fait don de son dernier conseil, sans doute le plus grand.

Remué par cette nouvelle, Claudio pleura, toute son enfance avait été bercée par les histoires sur le vieux Sage. Jamais il ne s'était trompé. Mais rares étaient ceux qui l'avait vu et pouvait parler de lui.

Après avoir pleuré un souvenir de son enfance, il se mit à réfléchir...

Le Sage, n'était-ce pas celui auquel il avait parlé ? Mais alors...
Son dernier conseil, ce devait être lui qui l'avait reçu. Aussitôt, il se maudit, d'avoir douté du veillard.

Mais sa combativité reprenant le dessus, il se remémora les paroles de l'ancêtre. Là où il passait ses nuits... Mais bien sûr, pourquoi ne pas y avoir songé plus tôt, ce devait être l'auberge. La nuit, il dormait.

Aussitôt il se rendit à l'auberge. Mais là la solution ne vint pas. Il avait beau chercher, il ne trouvait pas.
Puis il songea. Longtemps. Il finit par s'assoupir, pour aussitôt se réveiller.

LA SOLUTION ! Il venait de la trouver ! Il lui suffisait de dormir et d'attendre que les rêves viennent le visiter comme toutes les nuits de son enfance.

Après avoir réservé une chambre pour la semaine, il se décida de se reposer et de prendre des forces, donc de dormir.

Son sommeil était toujours le même toujours aussi bizzarre, abstrait.

En un coup dans une profonde torpeur, mais contrairement à ce qu'il connaissait, une lumière éblouissante envahit la pièce. Une voie chaude, profonde et douce lui parvint:

« Noble guerrier promu à de grandes et belles choses, retourne d'où tu viens, sur ton chemin la solution te sera révélé. »

Tout aussi vite qu'il avait commencé, l'envoûtement cessa. Claudio se réveilla étrangement calme, dans son lit. Rien n'avait changé.

Avait-il rêvé ou pas ? Non, il devait avoir rêver, il n'y avait personne dans la pièce. Il ne s'était assoupi que 10 minutes, comme cela se peut-il, je suis en pleine forme ?
Aussitôt, il se leva, se rendit chez l'aubergiste, le questionna et finit par conclure : un rêve.

Il s'habilla, prit ses affaires et se mit en route. Il refit en sens inverse le chemin qui l'avait mené jusque là. Tout en le faisant, il songeait à ses amis qui devait se demander ce qu'il était devenu. Tout en devisant ainsi avec lui-même, il ne prit pas garde où il allait.

Il se trouvait dans un bois inconnu, pourtant il connaissait bien le coin pour l'avoir parcouru longtemps. Mais là tout était nouveau. S'émerveillant à chaque pas, il décida de poursuivre sa route. Soudain, un bruit lui parvint : au secours, au secours...

Se dirigeant rapidement d'où venait la voix, il cria : « J'arrive ! »

Enfin te voilà, la voix de son rêve retentit, elle venait d'un être inconnu et fabuleux qui accaparait toute son attention. Soudain, il ne voulu plus quitter cet endroit. Bien il était ici, il resterait. Mais le Rêve lui parla : pose ta question noble guerrier.

Sa question lui sembla banale, néanmoins, il la posa: Comment me trouvez-vous ?
Il s'attendait à une réponse identique à ce qu'il avait déjà entendu. Mais elle lui fit une autre réponse.

- Tu es bien, mais...
- Mais quoi ?
- Mais il me semble que ton équipement ne te convient plus.

Lorsque ton équipement aura la beauté des neiges éternelles des montagnes qui resplendissent derrière moi, à nouveau tu pourras me rendre visite, mais pas avant ! Promets-le !

Claudio lui promit.

Alors elle lui fit cette confidence:

Autour de toi, tu verras beaucoup de choses, beaucoup tu devras apprendre avant de pouvoir porter un costume digne. Essaye-les tous les uns après les autres et lorsque tu te sentiras suffisamment aguerri et avec un costume immaculé étincellant, alors à nouveau tu me verras.
Pour te faciliter ta tâche, je te promets de te visister en songe à chaque fois que j'estimerais que tu as un bel équipement et que tu auras appris certaines vérités essentielles.

Claudio s'endormit profondément. Il se réveilla à la limite de la ville à l'abri d'un arbre magestueux.

Depuis lors, une force s'est emparée de lui, aplanissant toutes les difficultés devant lui. Une ferveur inconnue le prend encore assez souvent, alors il s'en va dormir sous un arbre toujours le même, en attendant dieu sait quoi. Plus tard cette force qui sommeillait en lui devait lui être révélée.

Elle le fut de manière toute simple : un grand ami, Bastoche1, qu'il mit dans la confidence lui dit mon vieux: Tu es amoureux, dingue, fou.
Réjouis-toi ! Rien ne peut nous arriver de meilleur !

Aussi courant après l'équipement sans oublier de regarder le sens du monde autour de lui, Claudio poursuit sa quête.

[Claudio]

Puis vint le jour tant attendu, où il portait un équipement digne de lui. Son épée avait été forgée dans les neiges éternelles, son bouclier traversé par des éclairs laissait voir la rougeur de l'enfer et l'azur du ciel.
Il avait aussi beaucoup voyagé, aidé les plus jeunes, traqués les meutriers et avait grandit.

Il se baladait au gré du vent et arriva à l'orée d'une forêt.
Il ne savait pas qu'il se trouvait au même endroit où il y a bien longtemps, il était venu. Le temps avait modifié le paysage. Mais un torpeur l'envahit et il s'assoupit.

« Bonjour Claudio, te souviens-tu de moi ? »

Comment aurait-il pu l'oublier ? Mais son coeur battait ailleurs maintenant. Il ne la voyait plus comme avant.

« Oui, je n'ai jamais oublié ce que tu m'as dit, il y a bien longtemps. »

Elle reprit la parole :

« Je vois ce que tu ressends et je sais ce que tu as ressentis à mon égard il y a bien longtemps. Mais je vois que tu as trouvé maintenant ta perle rare ! Ne la lâche pas la vie ne l'a pas épargnée. Quant à moi, tu n'auras plus besoin de mes conseils. Je fus ton guide et je vois que tu as réalisé les espérances que j'avais placées en toi. Il me faut te quitter pour aller aider quelqu'un d'autre dans sa quête de soi-même. »

Claudio l'écouta jusqu'au bout, il apprit qu'elle n'était qu'un ange veillant sur les plus jeunes en leur donnant un but pour qu'ils se trouvent eux-mêmes en eux. Elle avait le don de lire dans les coeurs et de ne jamais se tromper. Elle avait lu le grand amou qu'il éprouvait pour Ilhy et tous les obstacles qui étaient sur leur route commune.

Comme il s'était endormi, il se réveilla à la lisière de la forêt. Il se hâta de rejoindre l'auberge où sûrement Ilhy devait déjà l'attendre.
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Là où est le vent.