Les cieux se rapprochent.

[Goku]

La nuit est tombée depuis plusieurs heures maintenant, je ne fais qu'errer dans cette ville silencieuse, tel un fantôme. Je n'ai plus rien, juste un trou béant dans le cœur laissé par une femme, un ange mais j'ai tout perdu, encore.

Envoyé de la mort, voilà comment on me surnomme. Les pas résonnent contre les maison, je ne sais pas où je suis, je suis un ruelle sans aucune raison apparente, mais je sais que je dois aller par là.

La pluie commence à tomber, je m'engouffre dans l'ombre. Soudain, je la vis, une fillette assise au sol, des cheveux gris clair, un corps encore frêle, habillée d'une robe de haute couture noir. Je m'arrête quelques instants, légèrement surpris puis je continu mon chemin comme si je ne l'avais pas vu,. Je m'approche et j'aperçois qu'elle ne semble pas être affecté par la pluie tombante, l'eau l'évite.



Je marche, je passe devant elle. Aucun regard n'est échangé avec moi.

-Que recherchez-vous ?

Je m'arrête, la voix douce de la jeune fille me rappelle de vague souvenir. Je tourne la tête doucement.

-Qu'importe se que je recherche, ça ne te regarde pas.

Elle ne me regarde pas, je m'apprête à repartir, mais avant que je ne m'échappe.

-Vous recherchez à fuir la douleur qui envahit votre cœur, je sens cette souffrance d'ici ... Le bonheur vous a enfin quitté ?

Je reste figé, qui était-elle ? Le silence prend place, je me retourne complètement et je la regarde dans les yeux. Ses yeux étaient mauve assez clair, c'est la première fois que je la rencontre, comment elle savait tous ça ?

-Qui es-tu ?

Elle se lève du sol qui n'est pas mouillé puis, elle s'approche de moi.

-Je sais que vous devriez pas savoir qui je suis ... Je n'étais pas encore née quand vous êtes parti ... Enfin, abandonné .. Père et Mère regrettent d'avoir fait se geste, mais ils étaient bien obligés ... Vous devez partir de ces terres.
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[Goku]

Je ris doucement, encore une illuminée qui croit tous savoir, je ne rencontre que ça en ce moment. Ces terres sont vraiment à l'agonie. Je m'avance juste devant elle puis je pose ma main sur sa tête, elle avait un air si sérieux.

-Tu as une grande imagination pour un si petit corps ! Retourne donc voir tes parents, ils doivent être morts d'inquiétude ...

Elle lève un peu la tête, son regard perçant. Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, je le sais, j'ai aussi cette faculté. J'arrête de lui secouer la tête, puis je retire ma main. Elle prend la parole.

-Je vois que vous commencez enfin à me prendre au sérieux. Nous te surveillons depuis Là-haut …
-Là-haut ?

Etait-elle de ma famille ? Celle que j’ai tant cherché à connaître depuis tout se temps. Je n’y crois pas, ça devient presque irréelle, un rêve. Je rêve, c’est certain et puis pourquoi maintenant ? Elle reprend en murmurant.

-Je parle bien évidemment de votre monde, celui où vous êtes née. Les cieux, monde inconnu des humains et autre créatures foulant ces terres. Vous êtes différent, vous le saviez depuis le début, n’est pas ?

Je cherchais depuis longtemps ses réponses, d’où je venais. Et voila qu’une gamine qui n’atteint pas le haut de mon torse vient me les donner sans que je lui demande quoi que se soit.

-Je le savais depuis un moment, depuis que je suis sur les terres argentées en fait. On m’a tellement regardé de travers, je sentais leur regard me transpercer le dos, à cause de mon apparence. Je n’étais qu’un gamin, pas plus grand que toi … Un enfant que ne demandait pas tant de souffrance, juste la chaleur d’une famille …

-Je sais tout se que vous avez ressenti, et je pense sincèrement que se qui vous arrive, vous ne le méritez pas.
-Merci …

C’était bien la première fois qu’on me dit une chose pareille. Je retire ma capuche malgré la pluie, pour lui dévoiler mon visage. Elle me regarde, avec un petit sourire.

-Je suis votre petite sœur, Mitsue … Fille de Elion et Zuya, Roi et Reine de la partie ouest de Kelhian.
-Roi et Reine ? Sommes nous les seuls descendants ?

Elle détourne le regard quelques instants, puis de sa voix fluette.

-Vous avez votre grande sœur, Kitsue … Mais elle a été … Bannie du royaume. Elle était une guerrière renommée et fidèle, malheureusement, elle a trahie notre père leur d’une bataille lors de la guerre des cieux, il y a de ça plus de 100 ans. Je n’étais pas encore née …

J’aperçois que même dans le ciel, la guerre fait ravage. Mourir pour trouver la paix, quelle foutaise, rien n’aurait changé d’ici. La souffrance éternelle. Je lève la tête doucement vers le ciel noir en pleure.

-Kitsue …
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[Goku]

Cela ressemble étrangement au nom de l’ange que j’ai perdu, une larme s’écoule et se confond avec la pluie, dissimulée aux yeux de la petite par l’eau coulante en torrent. Mon honneur est sauf, du moins, en parti seulement. Elle me regarde soudainement en penchant la tête sur le coté.

-Pourquoi pleurez-vous ?

J’ouvre grand les yeux, un instant de réflexion vient s’ajouter puis je souris. J’avais presque oublié qu’elle était elle aussi un ange. Je comprends les personnes qui sont habituellement devant moi, cela devient presque frustrant de ne rien pouvoir cacher à un ange. Elle attrape ma manche avec sa petite main, elle baisse la tête.

-Il y a quelque chose que je dois vous dire … Père m’a ordonné ceci, vous dires la vérité sur se qu’il s’est passé lors de la guerre de Santeria ainsi que votre mort, enfin, votre mystérieuse résurrection.

Je la regarde bizarrement, elle en sait plus que moi, apparemment, mais je reste septique. Je rétorque.

-J’ai été sauvé et maudit par le seigneur noir, GoodQ, il y a de ça quelques années maintenant …

La gamine secoue la tête négativement, de gauche à droite puis elle me regarde.

-Vous avez été sauvé par père, juste après la bataille qui a menée fin au royaume. Mais père, qui vous regardez depuis un long moment déjà, n’a pas accepté votre mort. Il est venu sur ces terres pour vous ramenez à la vie, seulement, il a du vous laisser un lourd fardeau …

Je n’ai vécu que dans le mensonge et dans une vengeance qui était qu’une illusion. Être dupé par un père que je n’ai jamais connu. Je prends un air dépité.

-Ma malédiction vient de là alors …
-Oui, pour chaque vie enlever à la mort, une vie doit être donnée, seulement, cela ne s’applique qu’aux êtres vivant sur cette terre … Père a du donner votre capacité de voler … Et lui aussi.

Au moins, je ne suis pas le seul à souffrir de ce manque de liberté, mais pourquoi a-t-il fait ça pour moi ? Que suis-je à ses yeux ? Bien des questions qu’elle ne pourrait répondre, seul celui qui les a commit peut me donner les réponses dont j’ai besoin.
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[Goku]

-Je vois clair à présent, ou plutôt, c’est moins flou … Mais d’autre questions viennent s’ajouter à ceux qui préexistaient déjà … Cela devient sans fin, combien de fois ai-je voulu être quelqu’un de normal ? Je ne compte plus les tants de fois où je l’ai souhaité.

Je soupire, laissé de tout ça. Fatigué de vivre, mais maintenant, je connais la suite de ma mort. Mes yeux s’abattent sur ma frêle petite sœur, Mitsue.

-Quelle est la raison de ta venue ici bas ? Ces terres sont bien plus assassine que les cieux, crois moi, je préférerai te voir partir loin d’ici que tu ne commettes pas les même erreurs que moi. Une terre où le désespoir t’attrape violemment par le cœur, il est bien trop difficile pour s’en défaire. Je …

Elle m’arrête nette en tirant ma manche vers elle.

-S’il vous plait, n’en dites pas plus. Je sais se que vous avez pu ressentir. Je vous l’avez déjà dis pourtant … Je suis ici pour vous ramenez de là d’où vous venez.

Je souris, son air si innocent. Je n’ai pas envie d’en dire plus sur ces terres par peur d’entacher son esprit si pur. Repartir là où est ma véritable place, je me demande si je le peux vraiment. Seulement … Je retire mon long manteau pour libérer la seule aile qui m’appartient vraiment.

-Je ne peux plus revenir, même si je le souhaiterai réellement …

Soudain, Mistue se blottit contre mon torse nu se qui vient me soutirer un léger rougissement. Comment savoir réagir ? Je laisse mes bras le long de mon corps.

-Grand frère, je suis comme vous, un ange … Nous savons tout sur vous … Voulez vous revenir sur les terres de Kelhian ?

Une paire d’ailes sortent du dos de la gamine, mais pas seulement, deux autres ailes, plus petites, apparaissent juste en dessous des deux premières, ce n’était pas un ange ordinaire … Mais un Archange aux ailes si pures. J’ai l’air fin avec mon aile à moitié nécrosée. Je soupire doucement puis je souris en fermant les yeux, je laisse échapper un murmure.

-L’empereur va encore m’engueuler si je ne fais pas mon boulot … Mais, je ne suis plus à ça prés maintenant …

J’ouvre les yeux, déterminé à savoir le pourquoi du comment. Tant de mystères planent au-dessus de moi, ils me retiennent prisonnier, comme des chaines incassables, sauf si je découvre l’intrigue. Le corps habillé en noir de Mitsue s’illumine, une chaleur réconfortante m’envahit, je peux avoir confiance en elle, je le sens, et elle aussi. Mon regard croise celui de ma sœur.

-Allons-y …

Un large sourire s’affiche sur son visage. Elle savait tous, il n’était pas très difficile de me convaincre avec ces arguments pareils. Des mots sortent de sa bouche avec une voix cristalline, comme un chant, un appel. Son aura s’amplifie, l’intensité de la lumière autour d’elle augmente tellement que je ne perçois plus son visage, sa voix me vrille les oreilles, le son devient presque inhumain et puis … Plus rien.
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[Goku]

Plus rien, excepté un toussotement de ma part, d’une voix plutôt faible, je murmure.

-Qu’est-ce que c’était que ça ? … Mitsue ?

Aucune réponse, j’ouvre enfin les yeux. A ma grande surprise, je ne vois rien, sauf le noir. Pas celui d’un ciel nocturne non, comme celui où on est atteint de cécité, aussi profond que l’infini. Je tente de me relever, mais le sol est spongieux et loin d’être stable … L’équilibre n’existe pas dans un tel néant de vision. A moitié redresser, le souffle court, l’odeur est étrange, celui du sang.

-Merde … Où suis-je ? … Mitsue ?
-Tiens, c’est étonnant … L’habitude d’avoir des âmes en perdition m’a fait oublier que je pouvais aussi recevoir des corps animés par la vie.

Je ne bouge plus, comme figé, une voix sorti de nulle part. Un ton morne et morbide, mon sang se glace, ce n’était pas Mistue. Quelqu’un d’autre.

-Qui êtes-vous ?

L’absence de vu me traumatise, je tremble et cette personne, je sais qu’elle m’observe, elle réplique avec le même ton, mais plus lentement.

-N’est-ce pas à moi de demander ce que vous êtes ? Venir ainsi, sur mon territoire alors que vous êtes toujours en vie, ça relève du miracle … Mais soit, de toutes les façons, vous devez vous éteindre ici.

Je reste sans voix et sans compréhension. Qui était-il ? Pourquoi voulait-il ma mort ? Rha ! Comme si je n’avais pas assez de questions sans réponse.

-Ho ! J’oubliais, tu ne peux pas voir dans cette obscurité profonde, seuls les esprit le peuvent … Autant voir la mort en face.

Je ne lui réponds pas, à la suite de ses mots, un drôle de cristallin s’échappe du noir, comme deux clochettes qui s’entrechoquent. Peu à peu, tout s’éclairci.



Devant moi se trouve un squelette de ma taille, étrangement orné et habillé de haillons en charpies. Derrière lui, ces semblables et une légère brume au sol que je ne vois pas d’ailleurs. Je me lève.

-Je vous souhaite la bienvenue sur les terres du renouveau … Je réceptionne les âmes des défunts pour les envoyer là où ils doivent aller, ainsi va la mort. Mais expliquer à un profane ne nous mènerait nullement loin … Mes chers frères !

Hurle t-il en levant son bâton, la masse qui grouille derrière lui bouge d’une façon peu rassurante.

-En ce temps de néant, je vous propose un buffet … Le corps de cet humain, il ne doit pas en rester une miette !

Ces dernières paroles me font frissonner. Ils avancent petit à petit, je recule d’un pas. Par un malheureux hasard, je me retrouve dos au mur. Un mur dans le néant, il ne semble pas si infini que ça en fin de compte.

-Si vous croyez que je vais me laisser faire …

Je tends la main vers eux, avec un petit sourire sadique, je vois déjà leurs os voltiger dans tout les sens. Un petit crépitement se fait entendre … Rien, il ne se passe rien comme je l’avais imaginé, mon sourire disparait aussitôt.

-Qu’est ce que ?
-Hum, j’ai omis de préciser que tu n’es plus sur tes terres d’origine … La mana que tu puises des terres et de l’air n’existent pas … Il ne reste qu’un petit être sans magie et force … On se retrouvera, ne t’inquiète pas !

Le squelette qui me parlait depuis tout à l’heure se met à me charger en lévitant. Par un simple reflexe de survie, je place mes avant bras devant mon visage, puis je ferme les yeux … Sans doute pour la dernière fois.
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[Goku]

Quelques seconde passent sans rien faire, j’attends patiemment ma mort … Qui ne vient pas, bizarre. Je rouvre doucement les yeux, le squelette semble ne pas vouloir avancer, contre ça volonté.

-Tsss … Ca ne vous suffit plus de passer comme bon vous semble … Il faut que vous sauviez les âmes que je dois emporter au loin ! La famille royal de Kelhian est vraiment sans scrupule.

Est-ce qu’il s’adresse à moi ? Ce n’est pas possible. Je retire mes bras pour mieux voir les alentours. Une étrange lueur au bout d’un bras légèrement tendu, mon regard s’abaisse.

-Je vous l’ai pourtant dis, Tarkhan, que je serais accompagnée durant mon retour. Vos oreilles squelettiques vous font-elles défaut ?

Je reconnais ce timbre, Mistue se trouve devant moi. Je savais que les femmes aiment être désirée, mais pas à ce niveau aussi extrême. Je murmure pour elle.

-J’oserai dire que je t’ai attendu … Il s’en ait fallu de peu.
-Oui, je vous ai perdu pendant la Transcendance forcée … Je vous expliquerai une fois sorti d’ici.

Elle s’avance doucement, toujours sa main tendue vers eux, je suis assez intrigué par ce genre de pouvoir qui semble les repousser. Elle chuchote lentement à mon attention.

- Suivez-moi de très près. Ils sont prêts à tous pour vous dévorer, ne serait-ce, qu’un doigt.

Je me demande si les terres d’argent ne sont pas plus accueillantes qu’ici. A chacun de ses pas, je mets les miens sans la perdre cette fois-ci. J’observe les squelettes à la limite de l’euphorie, existé certainement par notre chair, on sort de la masse qui nous a laissée passer, malgré eux.

-Tu es sûre que nous sommes en sécurité ? Ils ont l’air de plus en plus agités …
-Ne vous inquiétez pas, je …

La lueur dans sa main s’affaiblit lentement. Mitsue s’arrête puis elle se retourne vers moi.

-Nous sommes restés trop longtemps sur les terres du renouveau … Partons avant que le Yiel ne …

La lumière disparait complètement, j’aperçois que ce n’était qu’une pierre qui brillait, rien de plus. Elle s’effrite et tombe en poussière à travers les doigts de Mitsue. Ma logique prend le relais : Si la pierre n’est plus, nous sommes en danger … Ni une, ni deux, je prends Mitsue sous mon bras gauche comme un vulgaire bagage qu’on trimballe, puis je commence à courir de toute mes forces. La masse réagit au quart de tour, elle est déjà à nos trousses ainsi que leur chef, Tarkhan.

-Mitsue ! La sortie ? Où elle se trouve ? !
-Heu … Continuez tout droit !

Même dans un moment aussi périlleux, elle trouve le courage de me vouvoyer. Les hurlements des squelettes retentissent, ils se rapprochent, le sol est trop bizarre pour que je puisse courir correctement, et mon long manteau me gêne plus qu’il me sert.

-Merde !

Pendant la course, je m’en débarrasse espérant ralentir les coureurs, mais rien n’y fît, il fini tailladé.

-C’est par ici !

Dit-elle en pointant du doigt l’horizon éclairci. Un étrange halo s’y trouve, pas plus grand que la gamine. Trop petit pour qu’on puisse passer tout les deux. Je libère mon aile qui était planqué contre mon dos. Je prends Mitsue et la jette sans retenu dans le cercle lumineux, elle disparait. Les squelettes sont sur mes talons, prêt à me grignoter. Je saute et me propulse avec l’aide de mon unique aile. Tarkhan fait arrêter ses troupes avant qu’il ne m’attrape, pour quelle raison ? Impossible de lui demander, je plonge dans la lumière.

-Comment oublier ? Je me souviens d’un ange que j’ai envoyé sur les contrés argentées … Alors, c’était bien toi, Méryk …
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[Goku]

Le voyage dans la lumière prend fin au bout de quelques secondes. Je tombe lourdement sur sol, je reprends mon souffle que j’avais perdu pendant la course poursuite. Mon cœur bat la chamade, d’un coté, ça me rassure, ça signifie que je suis bel et bien en vie. J’ouvre les yeux, la première chose que je remarque est le ciel. Même les cieux ont un plafond céleste, étrange. Mistue passe sa tête au dessus de la mienne.

-Merci … Sans vous, je serais encore là-bas.

Je souris doucement, je n’ai pas raté mon tir. Je me relève doucement, les alentours m’intrigue, j’observe, nous sommes en haut d’une falaise.

-C’est un paysage assez … Surprenant.



Je vois le château, sans celui de la famille de Mitsue. Des vagues déferlent sur l’un des cotés, les nuages rasent les terres. Je ne trouve pas les mots pour décrire, c’est si … Irréel. Une cité dans les nuages, j’en perds mon langage.

-C’est par ici, suivez moi.

J’arrête de regarder cette vue magnifique, presque tirée dans bouquin fantastique. Je la rejoins, une pente qui rejoint un sentier de terre battue. On descend jusqu’au chemin, puis nous avançons vers le château. Aucune grille ou autre muraille pour protéger des indésirables …

-Il n’y a aucune sécurité dans ce domaine ? Pas un poste de garde ou de sentinelles ?
-Nous arrivons …

Nous entrons dans une épaisse fumée, un nuage sans doute. Je ne la perds pas de vu, mais je n’ai jamais vu une telle purée de pois. Puis, légèrement, ça se dégage, j’aperçois comme une entré, mais ce n’est pas tout, un homme se trouve devant nous. A force de nous rapprocher, je le distingue à présent.



De longs cheveux blancs, un air dur et ferme. Armé d’une épée aussi noire que sa cuirasse et de ses jambières pointues. Ses traits menaçants ne me rassurent pas, au contraire. Mitsue s’arrête juste devant lui.

-Nous sommes de retour, Sandor.

Aucune réponse de sa part, il s’écarte juste du minuscule passage puis il incline légèrement le buste.

-Soyez la bienvenue sur vos terres, princesse de Kelhian.

Beaucoup de politesse pour si peu, on avance puis on passe devant lui. Je le regarde attentivement, mais il ne semble pas vouloir me regarder. Un peu plus loin, je murmure pour qu’il ne nous entende pas.

-N’est-ce pas un ange lui aussi ? Je ne vois pas ses ailes.
-Voyez-vous, dans le palais ou quand on se présente devant un membre de la famille royal … On les fait disparaitre, par simple geste de respect et de soumission. Car les membres eux-mêmes ne les portent pas au sien du château. C’est une pratique ancestrale qui nous vient de très loin, beaucoup trop pour qu’on puisse se rappeler pourquoi.

Etonnant ou fascinant ? Ou peut-être l’un et l’autre, mais je dois avouer que je ne comprends pas, et eux-mêmes ne le savent pas, me voila bien avancer. On arrive enfin au seuil du château. Les grandes portes massives s’ouvrent à nous.

-Hum, j’aurais plus pensé à une cité …
-La cité d’Aeilia, capitale du royaume de Kelhian, se trouve de l’autre coté … Attendez moi là, je vais prévenir Père de votre arrivé.

Ainsi, je me retrouve seul dans le hall … D’entré ? Il parait bien grand, je lève la tête vers le plafond, un sorte de gravure s’y trouve, un ange.



Je ne serais dire si s’est un homme ou une femme. Je m’aventure un peu, ici et là. Observer et toucher le temps que Mitsue revienne. Un peu plus loin je me retrouve nez à nez avec un tableau. Je le regarde, en profondeur, l’impression de la connaitre me vient, un nom est marqué juste en dessous de la peinture.



Kitsue, celle qui a été bannie du royaume et aussi ma grande sœur. Qui aurait cru que j’avais une grande sœur ? Même moi je suis resté septique à cette idée, mais maintenant, tout semble si illusoire, que je pourrais croire au pire. Je lève le bras voulant caresser le visage de Kitsue, mais un toussotement fort et volontaire m’en empêche, je sursaute et range mes bras le long de mon corps avant de me retourner. Mitsue se retrouve devant moi, elle me fixe.

-Père vous recevra cette nuit … D’ici là, je vous conseil de prendre congé dans vos appartements, je vais vous guider … Suivez moi.
-Attends … Cette nuit ?

Sans me répondre, elle s’avance vers les escaliers et elle s’arrête devant une fenêtre. Elle me fait signe de venir, je ne me fais pas prier. Je monte les quelques marches puis je regarde. Elle pointe le soleil orange, je prends la parole en souriant.



-C’est un beau couché de soleil en effet …
-Ce n’est pas un couché … Mais un levé de soleil. Nous sommes restés longtemps sur les terres du renouveau, votre temporalité doit être légèrement déficiente.

Je reste stupéfait, on est que le matin … J’ai l’impression d’avoir passé plus de vingt-quatre heures sur les terres des ténèbres. Je passe ma main sur le front.

-Je suis juste déboussolé par les événements récents … Excuse moi, je pense que je vais aller me reposer dans ma chambre.

Effectivement, je lâche un bâillement. Respectueusement, je mets la main dans la bouche. On monte les escaliers jusqu’au premier étage puis on traverse des mètres de couloir pour enfin arriver devant une porte aux gravures raffinées.

-Voici votre chambre, une personne viendra vous chercher lorsque Père vous demandera. Reposez-vous bien.

Elle s’en va et disparait dans l’ombre. J’entre à pas feutré dans la chambre. Spacieuse et charmante, ça change de la mienne dans la Cité de la Dark Alliance. Je m’écroule, inerte dans le lit. Tant de choses se sont passé, beaucoup trop.
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[Goku]

Je me réveille lentement de ma fatigue. Combien de temps s’est-il écoulé ? Je n’en sais trop rien. Je tourne la tête toujours dans le lit en direction d’une fenêtre. La nuit était tombée, mon sois disant père devrait bientôt vouloir me voir. Je me lève en soupirant, puis je visite les lieux à la recherche d’une salle d’eau.

-Il doit bien en avoir une ici …

Mon aventure porte ses fruits, je trouve enfin la salle de bain ? J’y entre et fait ma toilette. Plusieurs minutes plus tard, je me retrouve en serviette dans la chambre.

-Bien, maintenant, une armoire avec des affaires propres …

Nullement besoin de chercher, un simple coup d’œil dans la pièce et là voila, contre un mur, près d’une fenêtre. J’ouvre l’armoire. Que des armures, jambières en fer et des casques.

-Ils se sont foutus de moi ? Ce n’est pas une chambre, mais une armurerie !

Je n’ai pas le choix, je dois m’habiller comme si je partais à la guerre. Chaque armure avait un emplacement pour les ailes dans le dos.

-Pratique …

J’enfile une armure au hasard, puis des jambières assez simples mais je ne porterai pas de casque. Plus tard, on toque à la porte.

-Oui ?

Pas de réponse. Intrigué, j’ouvre la porte, une femme qui me fait penser à une servante se trouve devant moi. Elle porte un masque. Sans aucunes paroles, elle prend s’en va, mine de rien. Etrange réaction, un peu plus loin, la servante s’arrête puis se retourne vers moi. Une invitation à la suivre ? Sans doute. Je me dirige vers elle.

Je ne comprends pas, en plus de cacher leurs ailes, ils doivent porter un masque et ne pas adresser la parole aux gens de noble ? Mais, je n’ai rien de noble, du moins, pour le moment. Quelle méthode archaïque.

On arrive dans une salle de réception, rempli d’invités mais personne ne parle. Ils ont tous un masque, le même que la servante, un masque vierge, blanc. Ils semblent tous me regarder, où suis-je tombé ? J’avance vers les deux trônes, une femme à droite et un homme à gauche, sans doute les souverains et mes parents. Ils portent eux aussi un masque. Est-ce une blague ? A coté de l’homme se trouve Mitsue. Curieusement, elle n’a pas le visage masqué, contrairement à tous les autres. A l’inverse, une autre personne est juste à coté du trône de la femme, elle aussi non dissimulée. Il s’agit de Kitsue … Kitsue ? Que faisait-elle ici ? N’était-elle pas exilée ?

Je m’arrête doucement de marcher, la servante continue et s’écarte du chemin principal. Je suis perdu, un traquenard ?

-Quelle est cette mascarade ridicule ?!

Je les regarde tous, en particulier Mitsue. M’a-t-elle mentie ? Mon mana est toujours aussi inefficace. Le silence plane dans l’énorme salle, aucun geste … Plus rien ne bouge, comme si le temps était suspendu, figé. Je commence à fixé l’homme sur son siège qui parait plus grand que celui de la femme. Ca m’énerve de ne pas voir son regard, dans un excès de frustration, je prends la parole assez fort.

Qu’est ce que vous me voulez ? ! Pourquoi ne dites-vous rien ? !

J’hausse le ton, mais rien ne fait effet, aucune réponse. Je sers les poings et je m’approche de l’homme. Soudain, il me fait un signe, l’homme masqué me pointe une direction, le coin de la salle, à sa droite. Il ne m’indique pas Kitsue, mais une autre personne.



Une jeune femme habillée d’une robe bleu ample, j’ai l’impression de la connaitre. Ces yeux qui reflètent la pureté … Je ne peux pas le croire … Je m’approche, en bégayant son nom.

-S … Sa … Sakura?

Ce n’est pas possible, j’ouvre grand les yeux en tendant la main pour attraper la sienne, elle tente de faire pareil, comme si, elle s’était reconnue. C’était bien elle … Je lui touche le bout des doigts, une larme s’échappe par le coin de mon œil.

On frappe soudainement à la porte, je sursaute et ouvre les yeux.

-Le seigneur de Kelhian sollicite votre présence dans une heure !

J’entends des bruits de pas de l’autre coté du mur de ma chambre. Une rêve, je me demande depuis combien de temps je n’avais pas ce genre de cauchemar. Mon cœur pleure, lui aussi à cru à cette chimère. Je me lève délicatement, encore fragilisé de ce mirage puis je m’approche de la fenêtre.

La lune éclaire un champ de fleurs. Je sèche mes larmes qui ne cessent pas de couler, même après cette tourmente, peut-être aurais-je voulu qu'elle ne s’arrête pas.
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[Goku]

Anormalement, la salle de bain et les habits dans l’armoire sont les mêmes. Quelle désagréable impression du déjà vécu. En m’habillant, je me remémore le rêve, tout était si réel. Je me suis laissé prendre, peut-être le voulais-je juste pour voir son visage. Je soupire doucement.

-Quand est-ce que le passé me laissera en paix ? …

Dis-je en posant ma main sur le front, désespéré. J’aimerai qu’il reste à sa place. Les minutes défilent, je ne fais que regarder ce champ en fleur qui semble briller sous les rayons lunaires. Le silence se brise quand on vient frapper à la porte.

-Bonsoir, je suis chargée de vous emmener auprès du roi … Êtes-vous prêt ?

Je m’avance vers la porte, puis je l’ouvre. Une personne non masqué cette fois-ci



Elle se présente à moi puis m’offre une révérence des plus distinguée. Elle me fixe avec ses grands yeux rouge vifs qui me percutent l’esprit. Je n’avais jamais vu des yeux d’une couleur semblable.

-Je me prénomme Akemi … Veuillez me suivre.

Je suis encore sous le choc d’avoir vu son regard presque brûlant. Je secoue la tête pour accepter. Curieuse sensation. Les cheveux longs et blancs se balancent de droite à gauche, elle me fait penser à quelqu’un, mais pas moyen de m’en souvenir.

-Êtes-vous arrivé par l’entrée ouest ?

Dit-elle en tournant la tête légèrement sur le coté tout en continuant de marcher.

-L’entrée ouest ? Celui qui à l’opposé de la Cité ?
-Oui, l’entrée qui est réservée aux personnes de la famille de Kelhian.

Je réfléchis, elle doit sans doute parler de l’entrée où se trouve la porte pour les terres du renouveau. L’accès protégé par Sandor … Sandor … Je m’approche discrètement d’Akemi, ses cheveux ressemblent étrangement à ceux du gardien. Je m’éloigne tout aussi silencieusement.

-N’avez-vous pas de lien parenté avec le garde qui surveille cette entrée ?

Je peux apercevoir un coin de son sourire, j’ai fais mouche, apparemment.

-Sir est observateur … Il s’agit de mon père … Ma mère domine principalement des cuisines. Pour ma part, je suis encore nouvelle, mais je m’occupe des invités et des chambres … Bien entendu, je ne suis pas seule.

Quelle famille. Les couloirs défilent, les escaliers sont assez nombreux. On semble monté. J’espère que je ne vais pas froisser les personnes présentes avec mon aile qui fait peine à voir. Akemi s’arrête juste devant une porte.

-Sir d’Aeilia se trouve derrière cette porte … Si vous avez besoin de moi, prononcer mon nom.
Etrange façon d’appeler quelqu’un, elle refait une révérence puis disparait plus loin dans l’obscur couloir. Je touche la poignée de la porte assez massive. C’est la première fois que je vais voir la personne qui m’a conçu et abandonné, comment réagir ? Mon cœur haleté par le stress, j’inspire et expire doucement, pour me calmer. J’enclenche la porte qui m’ouvrira la vérité à bien des questions. J’entre dans la pièce, mon regard sur une personne de profil.



Le vent s’engouffre dans la pièce violemment. Ces cheveux flottent avec amusement dans le vent, un visage fin mais un air sérieux. Il n’avait pas du tout l’air d’être mon père. Il se tourne vers moi, puis il ouvre grand les yeux.

-Méryk ? Est-ce toi ? Tu as bien grandi !
- Heu … ?

Méryk ? Qui ça pouvait être ? Je reste dans l’incompréhension puis, il s’approche de moi avec le sourire, il empoigne mon épaule puis il m’attire dans la salle.

-J’oubliais, ils t’appellent Goku sur les terres inférieures … Viens, assit toi.

Je me laisse emmener, un peu perdu par cette nouvelle, mais elle semblait tout à fait logique, Goku, nom que m’ont donnés mes parents sur les terres argentées. Je devais avoir un autre nom, un nom que lui ou ma mère m’avait assigné. Je m’approche d’une table assez large qui pourrait accueillir plus de 14 personnes au bas mot, mais nous étions seuls. Il s’installe en bout de table, et moi, juste à coté de lui.

-Je parie que tu as d’innombrable questions à me poser …

Innombrable, c’était bien le mot. Tellement que je ne sais même pas par où commencer. J’y pense, je ne lui ai même pas adressé la parole pour le moment.

-Je …

Il m’arrête net avec un grand geste de la main pour m’infliger le silence.

-Avant toute chose, j’aimerai te souhaiter la bienvenue dans la Cité d’Aeilia. Je suis content que tu sois venu …
-Je … Merci.

Etonnant, je ne m’attendais pas à ce genre de discours de sa part. A vrai dire, la nuit dernière, je ne m’attendais pas à le voir du tout. Il cherche quelque chose dans sa poche il en sort une pierre brillante ressemblant fortement à une Opale.



Il la pose sur la table et l’avance avec son doigt vers moi.

-Voici se qu’il vous a sorti des terres du renouveau, le Yiel …

Il me laisse la pierre devant moi, j’en avais déjà entendu ce nom par Mitsue, juste avant que la pierre finisse en sable. Je saisis le Yiel, Elion se redresse de son siège et joint les mains sur la table, il reprend.

-Nous avons découvert cette pierre il y a peu. Il n’existe que très peu de filon. Le Yiel a la particularité forcé les pouvoir dissimulés des anges que nous sommes, toi et moi. Ce n’est pas tout, il protège des gardiens des terres du renouveau pour une raison que nous ignorons encore, mais sa duré est limitée.

J’arrête mon observation de la pierre, puis je fixe mon père.

-Il y a peu ? Comment ai-je fais pour garder mon corps d’ange alors que je n’étais pas sous la protection de ce caillou ? …
-Hum, j’imagine que même le maitre qui régit sur les terres du renouveau à le droit de faire des caprices.

Il sourit puis, il regarde la fenêtre qui donne sur le ciel étoilé.

-Ta mère et ta sœur ne devraient plus tarder …

Mère ? J’étais tellement absorbé que j’en avais presque oublié son existence. Puis soudain, des bruits de pas résonnent dans la pièce assez vaste … Elle arrive, la vérité est enfin à porter de main, je l’attraperai et ne la lâcherai pas.
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[Goku]

Les pas retentissent distinctement, juste derrière moi. Mon cœur saute à chacun de ses bruits qui se rapprochent. L’atmosphère semble tellement peser. Je regarde mon père qui sourit à l’opposé de mon regard, il arrive … Elle passe derrière le fauteuil du roi.



Je la vois, une chevelure brune assez claire. Elle croise mon regard, puis elle sourit. Des yeux bleus azur, bien plus profond que ceux d’Akemi. Je me sens comme happé à l’intérieur de son âme. Je secoue la tête, pour me libérer, elle rigole doucement. Mitsue la suit juste derrière légèrement en retrait. Elles s’assoient en face de moi. Elion les regarde prendre place puis, il me regarde en prenant la parole.

-Méryk, nous te devons une explication quant à ton apparition sur les terres argentées. Tu n’étais qu’un enfant de bas âge. Cela c’est passé il y a plus de 150 ans …

…

-Comment !! ?

Hurle Elion dans la salle du trône où son frère est sagement assis. Ils sont seuls dans la pièce royale, Elion reprend.

-Comment peux-tu me demander une chose pareille ? Hendas, faux frère !
-Je t’ordonne juste de supprimer ton seul héritier … Me suis-je bien fais comprendre ? Ou je dois le faire moi-même ?

Il serre le poing, furieux contre celui qui énonce ces paroles avec tant d’aisance. La haine l’envahit.



Un vampire au trône, et un frère ange. Des faux jumeau, seule l’apparence est presque la même. Elion s’approche des marches qui mènent jusqu’à, déterminer à en finir, mais Hendas tend la main et le pointe du doigt.

-Approche encore et je te fais arrêter pour trahison … L’exécution de ton fils sera dans deux jours, en fin de soirée.
-Mais, pourquoi ce supplice ! ?

Hendas se lève, furibond, et lance son verre dans le visage de son frère qui éclate sur son front créant quelques coupures superficielles, mais le sang coule doucement des plaies puis parcourt sa figure.

-Comment oses-tu me demander pourquoi ! Dois-je te rappeler qui a perdu la bataille de Nyodoan ? Je t’avais fais confiance, je t’ai nommé général de nos troupes et qu’est-ce qui en résulte ? Une défaite amère. Grâce à toi, nous venons de perdre un poste des plus stratégiques quant à la domination des terres de Moek … C’est l’Impératrice Yalian qui doit bien rire de cette victoire et de la découverte de nos attentions. Cette exécution sera à titre d’exemple, je ne tolère pas les échecs de cet envergure … Soit présent avec le condamné, si ce n’est pas le cas, je tuerai toute ta famille. Sort d’ici à présent …
-Bien …

Elion s’incline légèrement en signe de soumission … Soumission ? Non, d’obligation serait plus juste. Il se retire le plus vite possible avant d’éclater de fureur.

Il retourne dans ses appartement, auprès de Zuya pour lui annoncer le douloureuse nouvelle. Sa réaction ne se fait pas attendre, elle tombe en sanglot, à genoux au sol, incapable de se relever. Elion frappe le mur qui n’en demandait pas tant.

-Ce frère, il est tombé trop bas pour que je puisse le redresser … Le pouvoir lui a trop monté à la tête, maudit soit-il !

Il retape le mur en pierre, sa femme se lève enfin et le prend dans ses bras.

-Chérie, arrête … S’il te plait …

Elle l’agrippe fermement en pleurant toute sa tristesse. La vision de voir mourir son fils lui fait horreur, elle ne peut pas l’imaginer. Elle rapproche son corps du sien, le dos musclé d’Elion contre la poitrine de Zuya. Il prend les mains de sa femme qui se rejoignent contre son torse.

- Tous ça à cause d’une bataille perdue … Où j’ai évité des pertes innombrables en sonnant la retraite, je ne peux pas le croire. Quel tyran ! Je ne lui pardonnerai pas ses actes et ses paroles à notre encontre.

Il serre les douces mains de sa bien-aimée essayant de s’éloigner de cette frustration. Il reprend avec un ton plus calme et posé.

-Nous devons empêcher cela … Méryk doit vivre, par n’importe quel moyen, même si je dois y laisser la vie, ils ne lui la prendront pas.

Malheureusement, les murs ont des oreilles, mais pas que, les portes aussi. Une soubrette qui passait malencontreusement par là avait tout entendue. Sans doute pour avoir la bénédiction du roi actuel, elle décide de tout lui raconter, elle demande audience.

-Mon roi ! Mon bon roi !
-Qu’y a-t-il paysanne ? Sais-tu se qu’il en coûte de me demander audience pour rien ?

Elle s’approche de lui en rasant le sol comme une vulgaire descente de lit. Elle s’arrête un peu avant les marches.

-Mon roi ne sera pas de déçu par se que je vais lui conter … Sir Elion est un traître, il veut sauver son enfant !

Il se lève surpris de son siège, les yeux grand ouvert.

-Comment ?
-Mon roi, j’ai entendu une conversation alors que je déambulais dans le couloir. Je ne sais comment ni quand, mais ces intentions sont réelles.

Il se rassoit, désappointer par le comportement de son frère. Il pose sa tête sur sa main, en pleine réflexion. Il balance quelques pièces d’or à la miséreuse qui s’enfuit en rampant.

-Le fourbe … S’il croit pouvoir s’en tirer comme ça, il se trompe lourdement. Oneria !

Il hurle un nom en direction d’une étrange pièce voilée de rideau rouge en soie. Une étrange personne apparait, une femme.



Il s’approche d’une façon peu décente, avec un déhanchement qui ferrai perdre la mâchoire à plus d’une personne. Des cornes sur la tête, un démon sans nul doute. Elle passe derrière le trône, sensuellement, elle passe sa main sur la joue d’Hendas.

-M’as-tu appelé, bellâtre ?

Délicatement, elle approche ses lèvres de l’oreille du roi, un coup de langue de la part de la démone est donné. Il l’arrête tout de suite avant que ça n’aille plus loin.

-Assez, Oneria, je n’ai point l’humeur pour jouer à ces jeux là … J’ai besoin de toi et de tes pouvoirs.
-Tiens donc, il y a longtemps que tu ne m’as pas demandé ce genre de chose, dommage, j’aurais pensé à quelque chose de plus …
Elle baisse sa voix et lui murmure lentement.

-Intime …

Il se lève du trône puis il descend les marches. Il sourit et se retourne vers Oneria.

-C’est une bien belle demande ... Nous verrons cela, mais avant, j’ai à te parler.

La démone qui était alors loin d’Hendas disparait dans un nuage sombre et réapparait derrière lui comme par magie. Elle pose sa tête sur les épaules du roi.

-Et qu’est ce que je dois faire de mal ?
-Tuer la femme et l’enfant de ce traitre d’Elion … Je m’occuperai de lui pendant le diner, tu n’auras pas à t’en faire de lui.

Elle fait une petite moue puis elle rapproche son corps du roi.

-Et si Kitsue se met en travers de ma route ?
-Tue-là, ce n’est qu’une gamine de toute manière, elle ne ferra pas le poids face à toi.

Doucement, elle l’entraine vers la pièce rouge vif, une idée assez tordue dans le crâne, surement.

-Avant d’exaucer se que tu souhaite … Exauce se que je veux … C'est-à-dire, toi.

Elion, dans sa chambre, se vêtit d’une longue toge ample verte, il y cache une épée. En continuant de s’habiller. Il s’adresse à Zuya.

-Pendant le souper, je le retiendrai … Toi, tu partiras à la sorti ouest, explique se qu’il se passe à Sandor, il comprendra et il t’aidera. Nous devons nous séparer de Méryk et l’offrir aux terres du renouveau.
-Les terres du renouveau ? Mais, il y restera … Personne n’en ai jamais ressorti vivant.

Il s’arrête puis il se retourne fixant Zuya inquiète.

-Il ne n’en reste plus qu’à prier … Je ne vois que ça.

Les deux fréres se préparent pour une lutte fratricide. Il en va de la survie de Méryk
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[Goku]

Le soleil commence à se coucher sur le royaume. Elion regarde l’astre qui, lentement, s’éteint. Agrippée à son bras, Zuya fait de même. Quant à Hendas, actuel roi de Kelhian et frère d’Elion, il joue avec la tentation et le plaisir avec une certaine démone.

Le sénat s’attable avec quelques généraux attendant les deux frères pour entamer le repas du soir. Hendas se rhabille et s’équipe en conséquence. Une fois habillé, se qui n’est pas encore le cas pour la démone qui s’étire dans le lit, il se retourne vers elle.

-N’oublie pas, je ne veux aucun survivant, même ceux qui protégerons cette femme.

Elle se met à rire, puis, elle se lève. Oneria s’approche toujours avec cette marche provocante.

-M’as-tu déjà faillir un ordre que tu m’as donné ? Ils périront tous …

La démone fait apparaitre une boule de feu dans sa main avant de disparaitre … Elion et Hendas quittent leurs appartements respectifs pour rejoindre la salle à manger.

Bien plus loin dans le château, dans une pièce isolée s’entraine Kitsue. Une servante du château entre affolée, puis arrive devant la jeune fille en essayant de reprendre son souffle.

-Maîtresse ! C’est terrible !

Kitsue lâche son épée qui vient atterrir sur le sol, le fracas résonne dans la pièce vide, puis ele s’approche de la servante encore en train de souffler.

Qu’y a-t-il Adryia ?

La camériste s’écroule sur les genoux, Kitsue s’approche et empoigne avec douceur ses épaules, elle tente de parler.

-Le … Jeune maître … Votre frère … Votre Oncle … Il veut le tuer !

Elle relâche ses épaules, ouvrant grand les yeux, un peu perdue et déboussolée, mais surtout surprise. Peu à peu, son air surpris s’estompe pour laisser place à un sourire carnassier. Elle ramasse son épée.

-Hendas, ce soit disant oncle … Je n’ai jamais pu le supporter, une simple mauviette qui passe son temps à donner des ordres sur son fauteuil, mais que lorsque qu’il est dessus … Il est bien trop souvent au lit avec cette démone, le couple parfait. Un vampire assoiffé de pouvoir et un démon nymphomane.

Elle passe devant la domestique qui ne comprend pas. Adryia se retourne vers Kistue qui est sur le point de sortir, épée en main.

-Où … Où allez-vous ?

Très légèrement, elle se tourne vers la servante.

-N’est ce pas évident ? Je vais voir se qu’il se passe … Je n’aime pas tuer sans raison.

Elle sort puis prend la direction de la chambre de sa mère qui, au même moment, enveloppe Méryk dans un linge blanc. Il ne datait que de quelques mois seulement. Il dort, Zuya caresse délicatement se visage qu’elle ne reverra peut-être jamais.

Elion arrive devant la porte de la salle à manger, Hendas arrive quelques secondes plus tard, ils s’échangent un regard vif et haineux, le vampire sourit.

-Etrange accoutrement …

Son frère ignore ce sarcasme gratuit. La tension est palpable. Ils entrent ensemble et vont s’asseoir à leur place respective, chacun en bout de table.

Zuya sort de la chambre une vingtaine de minute après le départ d’Elion, Méryk dans ses bras qu’elle tient fermement. Kitsue arrive peu à prés, la voyant s’échapper par les escaliers au bout du couloir qui parait interminable. Crier ne serait pas bon pour la discrétion, elle se met à la poursuite de sa mère.
Deux regards qui se croisent, aucun mot n’est échangé. L’assemblé sent bien cette friction entre les deux compères. Elion et Hendas se délectent de leur plat, mais est-ce réellement ça ? Ou plutôt qu’ils recherchent une bréche dans la garde adverse, chacun croit avoir l’initiative sur l’autre, mais il n’en est rien. Savoir où et quand frapper, la concentration influence sur la précision. La concentration ? Ils la cherchent entre un bol de soupe ou une coupe de sang. Soudain, les deux se lèvent vivement et n’hésite pas à monter sur la table, ils dégainent en même temps puis vient la confrontation avec l’acier. Hendas le regarde avec le sourire.

-Comme je l’espérais, tu es trop hâtif …

Quelques coups sont donnés, le sénat panique mais ils essayent de résonner les deux jumeaux, en vain, ils ne sont plus dans le monde où régit la raison, la haine les aveugle. Hendas reprend en bloquant l’épée de son frère.

-Tu ne devrais pas plutôt être aux cotés de ta bien aimée ? … C’est bien dommage, tu n’auras pas le temps de lui dire adieu !

Elion repense à Zuya et son fils, sont-ils réellement en sécurité ? Comment ça va finir ?

-Une faille !

S’écrit Hendas, tout en libérant l’épée d’Elion dans le vide sur le coté. Le vampire lui donne un violent coup de pied dans l’abdomen l’éjectant hors de la pièce, il bascule par-dessus la balustrade qui mène jusqu’aux jardins, le roi murmure.

-Je sais qu’il t’en faut bien plus pour te tuer …

Le vampire court sur la table et bondit par-dessus la rambarde en pierre. Elion se relève, il voit son frère devant lui puis il brandit son épée dans sa direction.



-Vient !

Zuya continue de courir dans les escaliers, puis arrive à sortir du château par l’entré ouest qui mène aux portes du renouveau. L’agitation se fait ressentir autour de la cité, les gardes courraient de partout cherchant le roi. La jeune femme arrive au post où se trouve Sandor, garde encore inexpérimenté.



Elle lui explique brièvement se qu’il se passe à l’intérieur du palais et les grande lignes concernant ça venue. Il lui prend le bras puis lui dit.

- Suivez-moi !

Bien qu’il soit aux ordres du roi, c’est Elion qui l’a recueillit et entrainé. A mi-chemin de la porte, une mystérieuse voix se fait entendre.

-Hey ! Où allez-vous comme ça ?

Oneria, la démone apparait juste devant le Zuya qui s’apprêtait à fuir. La décadente leur barre le chemin, la confrontation est inévitable. Les voyants en difficulté, Kitsue accélère le pas, puis d’un vif instant, il se retrouve devant sa mère qui est surprise de la voir ici pensant qu’elle n’était au courant de rien.

-Tiens, mais voila la morveuse ! Cela m’arrange, je n’aurai pas besoin de te chercher partout.

Dit-elle en s’esclaffant, Kitsue sort son épée, les yeux rouges écarlate, elle fixe la démone.



-J’allais te dire la même chose !

L’animosité prend part au combat, des règlements de compte qui bouleverseront la cité d’Aeilia.
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[Goku]

J’étais resté attentif pendant son explication, seulement, j’ai une impression qu’il a du mal à finir son histoire. Je jette un regard vers ma mère qui semble mélancolique, sans doute à cause de tout ça. Une chose que je peux comprendre, j’ai tellement fait d’erreurs … Elion remarque que mon regard s’est approprié ma mère. Il attrape la main de sa bien aimée, puis il se tourne vers moi sans continuer son histoire.

- Crois-moi, Méryk, c’était un choix difficile, mais nous devions le faire pour ton bien …

Mes yeux se portent à présent vers mon père. Je serre mes poings bien cachés sous la table.

-Mon bien ? Sais-tu se que j’ai vécu là-bas ? Ces humains n’acceptent que leurs égaux, eux et seulement eux. Qui suis-je à leurs yeux ? Un monstre qui porte le malheur car tel est inscrit dans leurs livres par des auteurs qui ne connaissent que l’ignorance ! Ecrit que dans un seul but, manipuler ces êtres si naïf, si simple d’esprit …

Les souvenirs aussi cruels soient-ils, reviennent à la surface. Je baisse le regarde, d’un ton calme et meurtrie, je leur parle à tout les trois.

-Tous ça parce que je suis différent ? Parce que j’ai deux ailes dans le dos ? Je ne compte plus les pierres qu’on m’a jeté, ni les ecchymoses que j’ai eu à cause de mon apparence. Mon cœur … Mon cœur est devenu un champ de ruine, une après-bataille … Heureusement, d’autres humains n’ont pas ce genre de comportement, La Bellalliance et bien d’autres … Sakura, la première femme qui m’a aimé tel que je suis, jamais je n’aurai cru ça possible.

Pendant un instant, je feinte un sourire, mais il disparait aussitôt.

-Seulement, tout à un temps, même l’amour ainsi que l’allégresse. C’est fou se qu’on peut perdre en quelques jours se qu’on met des années à bâtir !

Je ris doucement, en levant la tête. Je passe ma main sur le front, l’ironie m’a fait perdre la tête.

-Et maintenant, je suis ici pour écouter le début de mon effroyable existence que j’ai maudit depuis tant de temps …

Je me calme et essaye de reprendre un air plus serein que le dernier. Ma main se retire de mon visage, puis d’un geste leste, je regarde Elion.

-Connais-tu la souffrance de tout perdre ? Au point de vouloir en finir tellement le désespoir t’envahit ? La vie d’un ange n’est qu’un simple yo-yo, il monte et descend … J’ai eu l’espoir de pouvoir vivre heureux il y a quelques temps, mais à quoi bon ? Elle a disparu … Allez donc comprendre pourquoi, j’aimerai le savoir aussi.

Je soupire, un poids sur mon cœur mutilé s’envole enfin un peu malgré moi. Mes paroles étaient sans doute un peu crues, mais c’était le fond de ma pensée. Je pose mon regard sur Mitsue qui, instantanément, détourne le sien. Une réaction bien plus que normal, Elion ne semble pas si traumatisé que ça, étrange pour un ange puis pour finir, ma mère, Zuya, eu le même réflexe que sa fille, seulement, elle me fixe quelques secondes après, les larmes aux bords des yeux. Son mari le voit bien, il serre plus fortement sa main enfonçant ses ongles dans sa chair. Je ne comprends pas son geste, peut-être était-il trop inquiet pour elle ? De son bien être ? C’est tout les anges ça.

Le silence plane dans la pièce, j’en ai sans doute trop dit. Seulement, le regard de Zuya semble insisté sur ma personne … Elion la regarde, et empoigne sa main comme jamais. Soudain, elle se lève brusquement en arrachant sa main de l’emprise d’Elion. Je reste abasourdi.

-Méryk, c’est un …

Elle n’eut le temps de finir sa phrase qu’une claque assez violente est donnée par le roi, sous le choc de la frappe, elle s’allonge en sol comme une loque. Mitsue s’écrie et se jette à ses cotés, je reste pantois devant cette scène, mais je reprends peu à peu mes esprits, je me lève et frappe la table avec mes poings, fixant l’ange avec un regard haineux.

-Qu’est ce qui te prend ? ! Elion !

Il se retourne vers moi, plongeant ses yeux dans les miens, quelque chose est différent.

-Elion ? Souhaites-tu m’insulter, mon neveu ? … Garde !

S’exclame le roi, je ne comprends pas, neveu ? Je me remémore son histoire, puis, la lumière fût.

-Hendas !

Le misérable, ainsi Mitsue m’a trompé. Je la vois, toujours au chevet de Zuya qui est tombée dans l’inconscience. Je comprends maintenant, prendre en otage ma mère pour dicter les ordres à ma sœur. Comment ai-je pu me faire berner ? Je n’ai pas senti qu’il était vampire et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir vécu avec une vampire. Les gardes arrivent rapidement, sans doute qu’ils étaient déjà aux aguets depuis un long moment. Je n’eus le temps de faire quoi que se soit que je me retrouve étreint par des bras puissants. Je tente de me débattre, mais en vain. Hendas s’approche de moi, un peu trop prés d’ailleurs.

-Mon neveu adoré, j’ai tant attendu ce moment, celui de t’avoir enfin … Ton discours était très touchant, dommage que tu sois obligé de le répéter encore un fois devant mon frère … Du moins, quand on l’aura retrouvé avec ta sœur … Mais ce n’est qu’une question de temps. Je vous ferai tous exécuter.

Il regarde les gardes qui me maintiennent, je suis hors de moi.

-Agripper le correctement, je n’aimerai pas qu’il use de sa magie ici … Amenez le dans les geôles, Oneria viendra peu après.

Ils font un signe de tête signe qu’ils ont compris. Je souris, apparemment ma magie lui fait peur, un crépitement s’entend dans ma main maintenue par les soldats. Hendas se positionne juste derrière moi et m’inflige un coup dans la nuque, je perds connaissance.

-Qu’est ce que je vous avais dit ? … Ramenez aussi ces charmantes demoiselles dans leur chambre.

Les gardes sortent dans la pièce avec mon corps sans vie. Hendas s’en va également pour rejoindre le trône. Après s’être changé Il s’assoit puis il soupire.



-Obligé de raconter cette histoire à cette ahuri … Fatiguant.

Il porte son regard vers le pendentif à son cou, celui qu’avait son frère pendant leur combat.

-Si tu étais mort le jour là, ça m’aurait facilité la tâche … Mais maintenant, je sais que tu t’es allié avec cette Impératrice des terres de Moek. Traitre en plus de ça, aucun honneur.

Il marmonne, puis une douce voix résonne dans la salle du trône.

-Parlerai-tu tout seul à présent ?

Un rire s’ajoute à la fin de ces paroles, la démone apparait derrière le siège où est installé le vampire. Elle contourne le fauteuil royal et s’en va s’assoir sur les genoux du roi d’une manière très significative et provocante. Il semble impassible face aux charmes d’Oneria, mais il la regarde, comme si il avait compris se qu’elle voulait, aucun mérite de savoir, n’importe quel homme aurait compris.

-Va voir ce cher Méryk dans les cachots, je doute qu’il se laisse prisonnier quand il se réveillera … Après, je suis à toi.

Il minaude avec un sourire. La démone ne peut s’empêcher de frémir devant une proposition pareille. Elle se pince la lèvre inférieure.

-J’espère que deux nuits et deux jours suffiront …

Elle disparait des genoux d’Hendas … Peu à peu, je reprends connaissance.

-Où est-ce que je suis …

Dis-je d’un ton plutôt maigre. Je tente de bouger, mais des chaines me retiennent, mes yeux s’ouvrent enfin. Mon armure a disparu, je me retrouve torse nu … Un peu plus loin, des barreaux, derrière, un couloir mal éclairé. Oneria apparait devant moi.

-Hum … Tu es plutôt beau garçon …

Je ne comprends qu’à moitié se qu’elle dit, que me voulait-elle ? La démone s’approche lentement, puis elle attrape mon menton avec sa main légèrement griffue. Par surprise, elle m’embrasse … Je sens mes forces m’abandonner. Quelques secondes s’écoulent et paraissent interminable. Elle décolle ses lèvres des miennes. Ma magie s’est envolée.

-Tu sais aussi embrasser … Je jouerai avec toi peut-être un jour … Je suis sûre que tu pourras me combler …

Elle me griffe la joue laissant une entaille, une trainé de sang s’échappe de la plaie. La langue d’Oneria se perd sur ma joue se délectant. Un sourire sadique s’affiche sur son visage.

-Si je pouvais, tu serais déjà mon esclave … Mais mon vampire risque de ne pas être d’accord … A plus tard …

Elle m’embrasse une dernière fois avant de disparaitre. Je n’ai plus la force de comprendre se qu’il vient de se passer …
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[Goku]

Des jours passent avant que mes yeux et ma conscience s’éveillent enfin de leur léthargie laissé par Oneria, Mon air éteint prend fin, ce qui n’est pas le cas de ma liberté. Les cliquetis des chaines me reliant au mur m’affirment que je suis encore prisonnier. Je regarde le sol qui se trouve assez près, voila que je suis à genoux, les bras suspendus, la force qui me manque m’empêche de me lever.

Des bruits de pas résonnent maintenant, je tente de me souvenir, un vague flash de la démone m’embrassant les lèvres.

- Ouvrez-moi la cellule de cet imbécile ! J’ai à lui parler.

Les deux gardes chargés de ma surveillance s’exécutent sans demander leur reste. Une vision encore flou, mais j’aperçois qu’on vient vers moi, Hendas, l’oncle vampirique s’approche.

-Regardez moi se spectacle, quelle déchéance ! Tu aurais mieux fait de rester sur les contrées qui sont tiennes, bien au-delà de Kelhian, un monde lunaire, les terres argentées.

Il récupère mon menton avec sa main aussi froide que la glace. Hendas me relève, je prends m’adosse contre le mur pour ne pas retomber une nouvelle fois. Il me fixe avec ses yeux bleus très clairs.

-Mais c’est dommage d’être dupé par sa propre petite sœur … Je vois dans tes yeux que tu as compris pourquoi elle a fait cela. Remarque, ce n’était pas si difficile de parvenir à cette conclusion … Prendre en otage sa mère pour commettre cet acte, évidemment, il a suivit sans se rebeller …

Il lâche violement mon menton. Machinalement, ma tête bascule vers le bas, à bout de force.

-Vous êtes tellement simple dans votre famille … Tellement gentils, que ça en devient répugnant, toujours à penser aux autres … J’ai toujours haïs mon frère à cause de ça. Tel père, tel fils …
-Libère moi …

Une parole plutôt faible sort de ma bouche, je comprenais qu’à moitié se qu’il disait. Mon murmure semble ne pas l’avoir attends, du moins, pas totalement, il s’approche de moi.

-Qu’as-tu dis ? Je ne t’ai pas entendu …
-Li … Libère moi …

Soudainement, il s’esclaffe, sa voix roque résonne dans toutes les geôles.

-J’entends bien qu’Oneria fait bien son travail … Voila bien plusieurs jours que tu récupères, mais tu semble à peine parler comme un enfant qui prononce ces premiers mots.
-Libère moi !

Je hurle avec mes dernières force qui restent, Je peine à lever la tête vers lui, le fixant avec haine et colère, les dents crispées, une respiration haletante. Le vampire qui me sert d’oncle m’offre toute son affection dans une mandale monumentale. Sous le choc, un filet de sang s’écoule sur le coin de ma bouche. Hendas me susurre délicatement quelques mots à l’oreille.

-Ne t’inquiète pas … Je vais te libérer aujourd’hui, devant tout le peuple d’Aeilia …

Il se retourne pour sortir de la prison, puis il s’arrête.

-… Qui se réjouira devant ton exécution …

C’était trop beau, mais je n’ai jamais espéré qu’il me sorte d’ici comme si de rien n’était. Cette fois, c’est la fin. Impuissant devant ma peine capitale, je n’ai plus la force de me battre de toute manière, j’attendrai mon heure.

Peu à peu, je sens que le charme d’Oneria se dissipe. Ma vitalité semble revenir, mais à quoi bon ? Dans quelques heures, ma tête volera en l’air. Je soupire puis je souris en repensant ce qu’il se passe sur les terres d’argents, à la Dark Alliance, se qu’ils font en ce moment … Sasuke sûrement en train de râler dans la caserne. Maskiro qui marche avec peine dans le sable de Sato. Helba à la chasse aux monstres sur Dusso. Leko et Gwenaelle peut-être en train d’essayer de faire un enfant … Cette pensée me fait lâcher un léger rire. Grundhil, Briseys, Xena, Mats, Jessica, Bastoche …

Les gardes ouvrent la porte en fer de ma modeste cellule.

-C’est l’heure …

Me dit l’un des gardes en m’attachant les bras derrière le dos. On sort enfin des cachots … Quelques minutes de marche suffisent pour entrer dans la ville, la première fois que je la vois d’ailleurs, dommage que ce soit en de telles circonstances. J’aperçois une place, droit devant, noir de monde avec un échafaud. J’entends le peuple parler au loin, mais à ma vu, le monde se tût préférant le mutisme au sarcasme. Sans doute mon unique aile qui doit les choquer. Je monte sur la plate-forme en bois où m’attendaient déjà Hendas, Zuya et Mitsue. Ainsi qu’un bourreau à la hache imposante. Voila donc ma sentence. D’un violent coup de pied, un garde me fait s’agenouiller devant les citoyens d’Aeilia.

-Peuple de la cité ! Je vous offre l’exécution de se monstre !

La gestuelle et la verve d’Hendas influent sur l’esprit des gens, qui d’un coup applaudit leur roi pour sa bonté … Je souris tellement que cela devient ridicule.

-Condamné à mort pour attentat à ma vie et d’avoir foulé ses terres alors qu’il en était exilé ! Que la tête de cet hérétique et déchu tombe !
-A mort ! A mort ! A mort !

J’apprends que j’étais un exilé maintenant … Et que j’ai voulu le tuer, d’un coté, ce n’était pas faux. Doucement, le bourreau s’approche en trainant sa hache sur le plancher en bois, il la lève prêt à l’abattre sur ma nuque.

Ainsi, mon destin s’achève, celui d’un ange a la mélancolie facile. Née sur les terres de Kelhian, abattu ici même. Ainsi soit-il.
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[Goku]

La mort, c’était la seule chose que je voyais en me sentant enchainé devant l’exécuteur qui se trouve prêt à me faire sauter la tête comme un bouchon de champagne. La hache levée, à l’affût d’un quelconque signale de la part d’Hendas. Le vampire lève la main tout en se retournant vers moi avec un sourire à faire froid dans le dos.

- Coupez-lui la tête !

Je crois que s’est la fin, je ne pourrais pas voir la chute d’Etejena et de ses brebis. Même en voyant la mort, je souris tout de même, sachant que je repartirai sur les terres argentées par le biais du monde du renouveau … Du moins, c’est se que je pensais, et ça ne reste que des pensées. Un trait de feu percute le manche en bois de la hache du colosse. Le fracas est tel, que le fer virevolte dans les airs. La surprise est générale, même le garde qui me tenait à genoux en perd sa garde. Puis, d’un reflexe incontrôlé, je donne un coup de pied au garde derrière moi, enfin libre, si on oublie les menottes en ferraille qui lient mes poings. J’enchaine en faisant pivoter mes jambes de façon circulaire pour crocher les pieds de mon soi-disant bourreau, il en tombe à la renverse. Il n’eut le temps de comprendre quoi que ce soit, le fer de la hache tombante lui transperce poitrine.

Ultime force que j’avais réussi à récupérer avant mon exécution. Mais Hendas ne se préoccupe pas de moi, mais plutôt de celui qui m’avait sauvé. La foule se disperse dans la plus grande panique en hurlant que s’était le diable à qui j’avais donné mon âme, qu’est ce qu’il ne faut pas entendre. Entre le peuple qui courrait, on pouvait voir clairement une personne encapuchonnée qui reste figé malgré la débandade. Le vampire le repère rapidement sans pour autant intervenir immédiatement, pour ma part, je reste sur le plancher, à bout de force à cause de mes gestes rapides, un peu trop pour mon asthénie qui a du mal à disparaitre. Le souffle haletant, je tente d’apercevoir celui ou celle qui m’a évité une mort certaine. Ma mère et ma sœur semblent être en retrait, derrière Hendas. La mystérieuse personne s’approche de l’estrade construite en mon honneur. Quelques paroles sortent de l’ombre qui cache son visage.

-Il y a bien longtemps que je ne t’ai plus revu, mon oncle …

D’un mouvement empli de vivacité et de férocité, la personne enlève sa longue toge, laissant apparaitre des formes arrondies, des formes féminines …



Kitsue, exilée de ses terres venant me sauver, mais pour quelle raison ? Que suis-je à ses yeux ? Un frère qu’elle ne connait pas, tout simplement. Une étrange aura violette entoure le corps de la jeune femme. La cohue s’assoupie enfin ne laissant que très peu de monde, toute la famille ainsi que quelques soldats, une dizaine tout au plus. Hendas sourit à la vue de sa nièce, puis il saute de la place de mon exécution pour atterrir sur les dalles en pierre de la place publique.

-Je vois que vous êtes vite au courant dans le royaume de cette maudite impératrice … Ton chère père n’est pas venu avec toi ? Tes cheveux ont changées de couleur, non ?

D’un geste plus lent que le précédent, elle s’empare de son épée de la main gauche, le regard inchangé malgré les dires du vampire. Toujours écroulé, j’essaye d’écouter en dépit de mon cœur battant et vibrant. La vision floue, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, j’atteins mes dernières limites. Dans un râle, je tombe inconscient comme une loque pitoyable. Kitsue le voit se déchoir.

-Je n’ai plus le temps pour tes balivernes, Hendas … Rend se qui est à nous et je promets de ne pas trop t’amocher.

La pointe de diplomatie de la rebelle n’a pas l’air de fonctionner, le roi se gousse impunément devant sa proposition qui n’est pas tout à fait celle qu’il attendait.

-Que dirais-tu de devenir plutôt mon esclave ? Mes hommes ont besoin de ‘divertissements’ avant d’aller au combat … Hum …

Il la regarde de haut en bas en insistant longuement sur la poitrine et la taille puis il hoche la tête.

-Oui oui, tu es toute qualifiée pour …

Un sifflement dans l’air matérialisé par son épée en la pointant vers lui, bruit qui impose le silence.

-Tes discours salaces ne m’intéressent pas, je vais récupérer ceux qui sont derrière toi, ainsi que mon frère … De force s’il le faut … Prépare toi.

L’aura violette s’intensifie, Hendas la regarde une nouvelle fois, intéressé.

-Je vois, tu porte du Yiel sur toi … Tu n’as pas froid aux yeux, fillette. Tout pouvoir a son défaut, c’est inévitable, tu le sais pourtant, non ? Les propriétés de cette pierre est tellement étrange.

Elle fonce sur lui, sans ne lui demander son avis. La lame tranchante de son épée frôle le coup du vampire. S’il n’avait pas tenté d’esquiver, l’arme de la guerrière serait plantée dans sa gorge. Quelques petits sauts sur le coté pour s’éloigner de cette furie, le roi sort son épée.

-Je vois que tu t’es amélioré depuis la dernière fois … Cela fait combien de temps déjà … 5 ans que tu as essayé de renverser mon règne ?

Elle sourit en se retournant vers lui.

-Amélioré ? Il y a de ça, mais toi, ne serais-tu pas un peu rouillé a force de reste au lit avec ta démone ?

Hendas semble un peu perdu pour quelques paroles. Kitsue tourne la tête et elle regarde les gardes.

-Emmenez les, je m’occupe de lui … Faites vite !

La fameuse arrogance d’Hendas vole en éclat, en voyant les gardes avec les potentiels otages s’enfuirent par les airs. Dans une colère inimaginable, il hurle.

-Oneria !!

A peine le nom prononcé, une boule de feu heurte le dos d’un ange qui s’évertuait à s’enfuir. Bien évidemment, c’était celui qui me tenait.

-Qui vous a dit de prendre mon jouet !?

Une voix qui sort de nulle part ainsi que des boules de feu se dirigeant vers le groupe. Kitsue effectue un sprint pour me rattraper avant que je ne touche le sol puis elle pointe le ciel avec son index, des traits en feu éventrent les sphères incandescentes qui étaient sur le point de frapper le groupe. Actuellement sur les épaules de Kitsue, elle met un genou à terre.

-Que t’avais-je dis ? Tes actes sont dignes de louages mais ne seront pas récompensé, car vous allez rester ici !

Elle tente de reprendre son souffle, trop d’énergie a été dépensé. Le vampire profite de ce moment de fatigue pour la charger.

-Je n’ai pas dis mon dernier mot !

Sans se relever, elle plaque le plat de son épée sur son front, en murmurant quelques propos puis elle pointe la lame vers son oncle qui est prêt à la trancher. Je sens l’âme de Kitsue souffrir à cause de cette monté de puissance. J’immerge de mon coma grâce à elle, puis, sans savoir pourquoi, j’attrape le poignet gauche de ma sœur où elle tient son épée. Surprise de ma reprise de conscience, elle se tourne vers moi.

-Méryk ! Enlève ta main ! La pierre va …
-Je sais …

Bien entendu, je n’enlève pas ma main, attendant que le Yiel draine mon énergie restante même très peu, je devais participer à se combat. Peu à peu, je sens mes force partirent, comme si la démone m’avait a nouveau embrassé. Le pseudo roi s’approche dangereusement de nous. Kitsue murmure pour elle-même.

-Eveille toi, Adoryn.

Un flot de la même couleur que l’aura qui émane de Kitsue sort soudainement de la cime de l’épée. Le vampire l’esquive tant bien que mal, malheureusement, ça ne se sera pas suffisant. Il se prend la vague de plein fouet. L’échafaud est tout simplement balayé comme un vulgaire amas de feuille. Je tente de regarder devant moi, toujours planqué dans le dos de Kitsue.

-On l’a … eu ?
-Je ne pense pas, cette dévergondé ne laissera pas mourir le fruit de son fantasme … Partons.

Deux ailes apparaissent dans son dos puis elle s’envole avec moi … Je n’ai pas pour habitude de voler grâce à quelqu’un d’autre. Je m’assoupie pendant notre envolé.

Peu à peu, la poussière disparait laissant apparaitre une place complètement dévastée. Hendas sort du dessous du bois qui s’est amassé contre une maison.

-Merci Oneria, sans toi, je ne pense pas que j’aurais survécu.
-Mais de rien mon beau roi … Le prix a payer, tu le connais déjà.

La démone surgit dans le dos d’Hendas l’enlaçant passionnément. Il regarde calmement le ciel.

-Ce neveu … Il a un pouvoir qui dépasse l’entendement de ce monde … Sans doute le pouvoir des grands sur les terres argentées … Intéressant.
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[Goku]

J’ouvre les yeux en sentant le vent flâner sur mon visage. Le ciel mais pas la terre, j’étais en train de voler sur le dos de Kitsue, cette sensation de ne plus être sur terre, je l’avais oublié. D’une voix fébrile, je prononce quelques mots.

-Où .. Où allons-nous ?

A l’ouïe de ma voix, elle se retourne et sourit.

-Tu es réveillé ? … Nous arrivons sur les terres de Moek, là où nous résidons pour le moment … Je vois que le succube ne t’a pas raté …
-Su … Succube ?

Je ne comprends presque rien à se qu’elle me raconte …

-Oneria, la démone qui suit notre oncle comme un chien. Nous avons appris qu’elle appartient à la race des succubes, un peu comme les Dryades … Elle se nourrit du plaisir et du phantasme … Mais aussi de l’énergie vital … C’est sans doute se qu’elle t’a prit à vu ton état.

Je l’écoute qu’à moitié en regardant le paysage qui défile devant mes yeux pratiquement fermés, mais peu de temps après, je me replonge dans mon sommeil que je n’aurais pas du quitter.



On arrive enfin dans la cité de Liroyn, capital de l’empire de Moek. Kitsue atterrit lourdement sur le sol au milieu de la cour puis, elle s'écroule de fatigue. Les gardes se hâtent pour arriver à nos cotés, plusieurs personnes prennent mon corps inerte, comme si j'étais un cadavre. Je n'étais pas loin de l'être en tout cas. Kitsue les interpelle avant qu'ils ne partent.

-Donnez lui de la mana ... Il s'est fait attaquer par un succube ... Si il reste ainsi, il périra.

Le souffle coupé, elle arrête là en ne donnant que l'essentiel car le temps presse. Les gardes partent aussi vite qu'ils sont arrivés. Quant à elle, Kitsue est amenée dans une autre chambre.

Les heures passent, inlassablement. Ce sentiment de vide commence à se dissiper enfin. Mon teint reprend une couleur rosée. Je commence enfin à respirer normalement, lentement, je tente d'ouvrir les yeux, Kitsue se trouve à mon chevet. Je lui souris puis je tente de me lever.

-Ne bouge pas, tu n'es pas encore rétabli ... Demain, ça devrai aller. D'ici là, repose toi.

Je m'exécute, de toute façon, je n'avais pas le choix. Mes forces ne sont pas encore revenues. Être dorloté et chouchouté, j'avais horreur de ça. Je tourne le tête vers elle.

-Où sont Mère et Mitsue ?
-Elles vont bien, ne t'inquiète pas ... Une fête est en ce moment organisée pour les retrouvailles de notre Père et de notre Mère.

Je soupire tout en regardant le plafond à présent.

-Pourquoi tu n'y vas pas ?

Elle sourit, puis elle prend une bouteille en forme d'amphore, elle verse le contenu dans un verre avant de me le tendre.

-Une grande sœur doit s'occuper de son petit frère, non ? Prend ça, c'est de la mana concentrée ... Ça te remettra sur pied rapidement.

D'une main fébrile, je m'empare du verre puis, j'en bois une gorgé. Je tousse.

-C'est infecte ! C'est la première fois que je prends une chose pareille ...
-On ne t'a jamais appris que tout se qui est mauvais était efficace ?

Elle se lève en riant.

-Prend un verre touts les quart-d'heures avant de dormir ... Et tu as intérêt à les prendre !
-Non mais ... Je suis assez grand pour le faire moi même !

Je rage alors qu'elle s'en va en riant ... La nuit se passe sans encombre, aucun cauchemar, ça change de mes nuits assez mouvementées. Le lendemain, je pouvais marcher sans que mes jambes se dérobent, je me sens comme avant, voir plus énergétique qu'auparavant. Il était encore tôt, le soleil vient à peine de se lever, mais j'avais assez dormi. Je m'habille de l'amure qu'on m'avait laissé à coté de mon lit. Ne savant pas cacher mon aile, je la laisse à l'air libre.

Je m'approche vers la fenêtre qui donne sur une chaine de montagne.

-Les montagnes de Nyodoan ... Nom donné à cause du célèbre érudit qui régissait là haut ...

Une voix que je reconnais, je me retourne et j'aperçois Kitsue dans l'encadrement de la porte ouverte. Je souris puis je replonge mon regard sur ce paysage presque féerique.

-Qu'a-t-il fait pour devenir célèbre ce fameux Nyodoan ?

Elle s'approche de moi puis elle se positionne juste à mes cotés tout en regardant les montagnes.

-C'est un grand soigneur qui utilise la magie ... ce que beaucoup d'autre nous ne peuvent pas faire, rare sont ceux qui utilise la magie ... Une faculté de génie qu'on obtient seulement à la naissance.
-Un monde où la magie est presque inexistante, je comprends maintenant pourquoi je n'arrivais pas à récupérer.

Soudainement, elle soupire.

-Mais Nyodoan n'a pas réussi à me soigner de cette blessure qui me handicape, c'est pour cela que j'ai du utiliser le Yiel pour en terminer avec notre oncle.
-Un blessure ?

Elle dénude son épaule droite, je vois quelques pansements qu'elle retire doucement. Une plaie, ou plutôt une brûlure assez grave, mais pas seulement, une autre plaie du même genre se trouve à l'opposé de la première, comme si quelque chose de brûlant avait transpercé son épaule. Elle me regarde, souriante, malgré la douleur.

-C'était pendant mon premier combat contre Oneria ... Il y a 120 années maintenant ...
-Hum ... Ne bouge pas.

Avec délicatesse, je pose ma main sur sa brûlure. Elle se crispe doucement, les dents serrées pour ne pas hurler. Une lueur verte sort de ma main.

-Ça risque de faire mal ...

Le flux vert pénètre doucement la plaie, les muscles de son bras se contractent. Quelques minutes après, la luminescence couleur émeraude passe de l'autre coté de l'épaule, la blessure disparaît peu à peu laissant paraître une peau saine. Je retire ma main, puis je lui souris.

-Et voilà le travail ! C'était un peu dur, avec le temps et les cellules mortes ... Il fallait renouveler tout ça !

Elle reste pantois devant un tel ... Miracle. Elle fait quelques mouvements avec son bras, pour voir si c'était vraiment réel, ça l'était. Elle n'en croyait pas ses yeux. Je la regarde.

-Hé ben ? On dirait que tu as vu un fantôme !

Kitsue m'attrape par les épaules, me secouant légèrement.

-Tu imagines ? ! Tu es le meilleur soigneur de toutes les terres ! J'ai rencontré une multitude de personnes qui ont réussi qu'à atténuer la douleur pour quelques jours ! Même Nyodoan n'a pas réussi à la faire disparaître ... et toi, en quelques minutes, tu la fait disparaître !
-Mais, tu utilises la magie, le trait enflammé que tu as matérialisé pour me sauver ... C'était de la magie ? Non ?

Elle relâche mes épaules et elle dégaine son épée juste devant moi.

-Le Yiel est une magie destructrice qui n'est pas faite pour soigner, mais pour tuer ... On la surnomme la pierre macabre.
-Je vois ... On va dire que le soin, c'est pour te remercier de m'avoir sauvé.

Kitsue sourit, je lui réponds par le même signe. Elle remet son épée à sa place, puis, elle commence à repartir.

-Repose toi encore un peu, beaucoup de monde désire te voir ... Père et Mère, Mitsue aussi ... Mais surtout l'impératrice de Moek ... Prépare toi bien, c'est pour cette après-midi.

Je ne réponds point. J'imagine que je vais devoir la remercier aussi ...
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