Trois petits tours et puis s'en vont...

[Ilhy]

Le matin se lève timidement à l’est de l’ancienne Terres de Santéria…Le soleil est triste et c’est péniblement qu’elle s’extirpe des draps qu’elle venait de partagé avec Rirof…Lui dort encore, elle jette un œil sur lui, presque méprisante...ils se disputeront ce soir, pour l’instant son cœur est lourd et elle ne veut qu’une chose…pleurer son royaume.



Tout en haut de la falaise, Elle s’installe à genoux, le palais se dessine en ruine devant elle…et c’est un torrent de larmes qui envahit son visage…La douleur la saisit physiquement, son cœur se serre plus que de raisons, elle suffoque…tremble…transpire…possédée par une souffrance qui ne peut être la sienne.

Puis entre deux sanglots …


Santéria, Ô douce et belle Terre, ravagée maintenant par les cendres, tu pleures toi aussi la liberté perdue…

Tu pleures de ne pas avoir pu poursuivre ton idéal, ton rêve…

Tu brules de rage et tu ne te relèveras jamais du malheur qui t’accable désormais…

Certains riaient de toi, insolents et grossiers personnages qui n’ont jamais voulu comprendre qui tu étais réellement…

Certains, en te montrant du doigt, rient de ton déclin…d’autres jubilent de cette vengeance, prônant un idéal de liberté, de pacifisme, tout ce que tu as toujours voulu offrir aux occupants de ces Terres…

Ironie du sort ou perpétuelle mécompréhension… Te voilà maintenant à genoux…


Puis sa voix s’emporte transportée par une haine, une rage qui ne lui appartienne pas


Mais relèves toi sotte ! Ton palais est en ruine mais il est toujours possible de continuer…

Pour se calmer aussitôt, l’évidence est réelle, sa détresse quasi palpable. Le royaume n’est plus…et la douloureuse réalité s’offre à nouveau devant elle…Les rires des barbares ayant veillé toute la nuit se glisse jusqu’à ses oreilles, et la voilà qui s’oublie dans un nouveau sanglot, pleurant comme une enfant.

Mais ressaisis-toi nom de Dieu ! Cesses donc de pleurnicher, relèves toi ! Et venges moi !

Elle regarde partout autour, personne, elle se relève audacieuse, avance son justicier à la main…

Mais qui ! QUI ME PARLE ? Montres toi…

Elle regarde alors son arme, celle-ci rougit, brulante…

elle la lâche subitement.

Dans un mouvement de lucidité elle s’interroge…et murmure

Ca ne peut pas être toi…

L’arme continue de se teindre d’un rouge vif et bouillonant, semblable au feu qui brule les enfers…Elle veut la saisir mais se brule à chaque tentative.
La peur s’empare de tout son être.

En haut de la colline, le spectacle auquel elle assiste est indescriptible…L’arme se meurt devant ses yeux. Inconsciente, elle cherche pourtant à sauver l’arme de Sublime…Mais elle ne le peut…Impuissante…et témoin de cette sorcellerie…Elle se recule, tremblante.

Te voilà parti retrouvé les tiens…te voilà retournant dans les entrailles de cette terre.


Et ce Justicier n’est plus…

Santéria est belle et bien morte…



Ruisselante et anéantie, elle s'en retourne retrouver Rirof, l'heure est à la vengeance...et sa place n'est plus ici...