Sur le chemin du retour

[Claudio]

Sur le chemin du retour, Claudio eut tout le temps de songer à sa famille, ses amis, son amour passé, …

Il aimait toujours sa famille, désirait retrouver ses amis. Maintenant que sa folie avait disparue, que sa douleur n’était plus si intense, qu’il avait repris goût à la vie, il voulait revenir, rentrer là où se trouvait toutes ses joies et ses peines, là où vivait sa vie. Sa douleur était toujours présente et enfouie. Elle avait brisé son cœur, vrillé son âme, détruit pour un temps son existence, puis il s’était trouvé et avait suivi la lumière. Cette peine qu’une personne pouvait guérir.
La personne qui la lui a infligé. Avait-elle raison, avait-elle tort ? Il ne connaîtrait pas ailleurs un amour aussi intense que celui qu’il avait partagé avec Ilhy.
D’ailleurs, il s’était juré, promis, avait fait un serment qu’il comptait tenir.

Jamais plus, il ne s’engagera avec quelqu’un d’autre qu’Ilhy.

Il avait le temps devant lui. En secret, au plus profond de son cœur et de son âme, il garderait pour elle un amour caché. Il se souvenait d’elle dans les moindres détails, il n’avait pu l’oublier, l’effacer de sa mémoire et maintenant était heureux de n’avoir pu le faire. Sur un mot d’elle, il reviendrait.

Ce mot, il l’attendra à jamais, il s’était juré de rester célibataire en attendant avec ce seul espoir… si jamais…

Mais il ne lui dira certainement pas que ses sentiments pour elle n’avaient pas changé. Cela la ferait souffrir et il en souffrirait lui aussi. Un jour, peut-être saura-t-elle que ce qui l’a attiré, que la lumière qui l’a empêché de se tourner définitivement vers le mal, c’était elle. Mais en ce moment, il ne pouvait pas forcer le destin ! Le seul jour où il avait tenté de le faire, il l’avait payé.

Il avait rêvé. S’était souvenu non sans émotion de sa première déclaration. Il ne savait pas si cet amour était partagé, puis le bonheur l’avait étouffé lorsqu’elle le lui avait avoué. Tous ces souvenirs, bons, mauvais, il les garda enfouis au plus profond de soi. Il se remémora…

Je me souviens de ce jour où ensemble nous étions partis à la chasse aux dragons. Ils étaient forts, trop puissants pour qu’elle puisse les achever d’un seul coup. Alors, délaissant quelques une de mes armes pour m’affaiblir, je leur donnait un coup pour les affaiblir, laissant ainsi le soin à Ilhy de les achever. Ils étaient beaux et nous collectionnons leurs belles écailles rouges. De temps en temps, l’un d’entre eux plus agressif la blessait. Il n’en fallait pas plus pour que je me mette à la soigner avec passion. A ses côtés, je décourageais tout ceux qui auraient aimé l’attaquer. Et pour échapper à l’habilité d’un pickpocket, elle me confiait sa bourse afin que je la mette en sûreté.

Je me souviens d’une autre chasse particulière, une véritable quête. On alla chasser les plus vénérables d’entre les dragons. Si on était chanceux, on pouvait récolter une de leurs écailles. Elle était un peu réticente à faire cette chasse, car cela est assez fastidieux. Je la convainquis de la faire néanmoins. Elle se mit en quête des premiers renseignements, puis nous partîmes sur le premier d’entre eux. Le dragon vénérable rouge. Après quelques échanges rapides de coups, une jolie écaille apparut sur le sol. Ilhy s’en empara aussitôt.
Dans la famille des vénérables dragons, le gîte de celui de couleur jaune n’était pas très loin au bord d’un lac. Ilhy partit la première et je la suivis. Nous plongeâmes tous deux dans le lac où je la pris sur mon dos robuste pour éviter qu’elle ne se fatigue.
La lutte promettait d’être belle, il était plus agile que son frère à la couleur rouge. Ilhy désirant lui donner quelques coups, je me résolu de me dévêtir pour l’entamer. Comme j’hésitais sur l’habit que je comptais enlever, elle choisit pour moi et m’enleva mon armure tout en me déposant un baiser léger dans le cou.
Malheureusement, je n’ai pu attraper une écaille à l’instant de la mort du dragon, celui s’étant éteint trop vite. Je fus malheureux de n’avoir pas été assez rapide.

La tristesse de ne pas l’avoir lu se lisait sur son visage, Ilhy lui en demanda la raison :

- Pourquoi es-tu triste ? Lui demanda t’elle peinée.

- Je n'ai pas réussi à attraper une de ses écailles au moment de sa mort, il est parti trop vite ! Mais je vais réessayer, j'y arriverai, lui répondit-il.

- Ne t'en fais pas, nous finirons bien par l'avoir, dit-elle un sourire sur les lèvres. Puis avec sa main, elle lui dégage une mèche de cheveux qui lui cache son regard et lui dépose un baiser sur sa joue en lui susurrant un merci.

Elle lui dégage sa mèche rebelle et l'embrasse dans un merci. Le sourire refleurit sur son visage. Merci d'être à mes côtés lui dit-il, tu me donnes plus de joies que je n'en ai jamais eu. Il la serre tendrement contre lui, comme pour la protéger.

Elle le serre plus fort encore, fermant ses yeux, la chaleur qui lui donne l'apaise, elle si volcanique, Claudio l'apaise presque à chaque étreinte, presque à chaque moment...il sait la calmer, la rendre forte...« Je t'aime tellement. »

« Moi aussi » lui dit-il avec le sourire. Elle est son opposée. Lui calme, elle agitée. Elle est son complément. Doucement, avec tendresse il la berce.

Comme une enfant...ses gestes sont plein d'attention...il lui caresse ses cheveux...Elle continue de se blottir contre lui...il l'équilibre, il la rend moins impulsive, à son contact sa vie lui semble tellement plus simple, tellement plus belle.

Il lui caresse les cheveux, comme elle paraît jeune. Si belle, si forte et néanmoins si frêle sous certains aspects. Il ne peut s'empêcher de la contempler. Il se met à rêver...

Elle voit ses yeux se perdre, que peut-il bien penser...où est donc parti son esprit...loin d'elle ? Ou plus prêt encore ? Elle ne le sait pas...et finalement elle le laisse aller à ses rêves...Comme elle l'aime, elle ne cesse de se le répéter...

Il revoit le jour de leur rencontre, tout ce qu'ils ont pu vivre. Toutes les épreuves qu'elle lui a fait subir, tout. Mais ne l'aimait-il pas déjà au point de pouvoir tout accepter. Et maintenant mûri, plus calme, plus réfléchit, il se sentait encore plus proche d'elle... tendrement protecteur, sans toutefois étouffer la vigueur qui jaillissait en elle, lui pardonnant tout, il l'aimait comme jamais il n'aimerait... il l'aimait plus que tout, il ... Comme il était dans son rêve suivant ses pensées son visage se mit à s'illuminer d'une joie indicible, son visage prit des traits serein où l'on pouvait y lire le bonheur le plus incommensurable...

Elle le regarda et lui répondit par un sourire, puis elle lui prit la main et l'emmena maintenant voir les dragons verts, qui se trouvaient prés de la forteresse. Mais avant ils s'amusèrent un peu dans le lac...

Elle avait réussie à s’emparer au bout d’une longue lutte de l’écaille tant convoitée.

Ils plongèrent, s'ébattirent comme de gais lurons, puis se mirent en route admirer les dragons verts. Claudio arriva un peu en avance et d'un maître coup acheva presque le vénérable, il laissa le soin à Ilhy de lui donner le coup de grâce.

Le dragon achevé, elle ramassa l’écaille qu’il avait fait tomber avant de mourir, puis se rendit à la forteresse épuisée.

Ce fut tout pour cette journée là. J’avais d’autant plus une après midi chargée, je devais rencontré un haut personnage de la Bellalliance : Sweet Dream. Une rencontre qui fut des plus agréables et prometteuse. On discuta de nos familles respectives et de la cessation des hostilités qui nous opposait depuis des générations. Depuis un long chemin a été parcouru et une alliance a été conclue.

Je profitai de ma journée du lendemain pour lui proposer de l’accompagner vers la terre de mes ancêtres à la chasse des dragons vénérables bleu et noir.
Mais elle n’y tint pas. Je la laissai y aller non sans appréhension. Elle m’envoya plusieurs missives dans lesquelles, je lus son découragement. Aussitôt, je sautai sur mon dragon personnel et la rejoignit aussi vite que je pus afin de l’aider dans son épreuve en étant à ses côtés.
Elle fut surprise de mon arrivée silencieuse, mais rassurée. Il nous donna autant de mal que le jaune nous en avait donné, mais nous avons fini par l’avoir. Après cette dure chasse, nous rejoignîmes l’auberge. J’étais tellement éreinté que je me suis endormi d’une traite jusqu’au lendemain.
Entre-temps, Ilhy m’avait envoyé une lettre pour m’annoncer qu’elle avait été récupérée l’écaille vénérable noire. Il me restait à la rejoindre sur les terres des plus valeureux de ces dragons. Pour me faciliter la tâche, j’empruntai les armes d’un mage et appris un sort. Ainsi je les attaquais à distance, évitant leur force redoutable. Ilhy me suivit et en peu de temps, nous eûmes les écailles qui nous manquaient : la turquoise, la cuivrée, la mauve et la dorée. Elle discuta avec le chasseur de dragon qui était dans le coin pour avoir quelques renseignements, j’en profitai pour lui reparler une nouvelle fois et lui demander de ses nouvelles.
Puis nous sommes rentré à l’auberge, notre forteresse étant beaucoup trop loin. Ce n’est que le lendemain que nous pûmes chacun de notre côté y rentrer fatigué, mais heureux.

Je me souviens d’un jour plus ancien où j’ai passé ma journée à lui prodiguer des soins pendant qu’elle combattait des spectres. Etre à ses côtés, là, simplement, m’a procuré plus de bonheur que je n’en avais jamais eu auparavant.

Tous ces souvenirs remontaient à la surface…

Et puis d’autres souvenirs plus anciens ressurgirent. Ses premières amitiés, ses premières joies au sein de sa famille.

La petite provocation qu’avec bastoche, Jackall, un autre et lui-même lancèrent un soir à de valeureux guerriers du mal qui pouvaient les tuer d’un seul coup. Soirée mémorable où au bout de laquelle aucun combat n’eut lieu. Mais l’échange de missives provocatrices fut assez jubilatoire !

D’autres faits, d’autres endroits, une fête à la taverne de la forteresse, un anniversaire ou autre chose,… C’est flou, mais les images sont gaies, joyeuses.

L’amitié solide avec Bastoche. Puis de nouvelles amitiés : Jackall, Nibor, Pailladin, Pyro, Edera … D’autres plus récentes : Guizmo, Marting, Cirion, …

Tout en songeant à cela, il se rapprochait de la forteresse de la //Dark-Alliance\\.
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Là où est le vent.