Rancoeurs.... (Fin)

[Ilhy]

Je resta un long moment dans mon bain, je profitais des douces vapeurs qu'il dégageait pour me sentir enfin mieux. La cokatrice pressement fourrée dans ma pipe m'aida à relativiser et c'est le coeur peiné que j'entedis Pilou fermait la porte...une larme quitta mes yeux pour aller se plonger dans l'eau bouillante...je n'en pouvais plus, il fallait dire à Claudio tout ce que j'avais sur le coeur...tout...je ne pouvais plus cacher, je ne pouvais plus faire semblant...je ne pouvais plus qu'être moi...et ce moi là n'était pas fait pour Claudio, il me fallait lui expliquer, lui écrire, lui raconter ce qui me tenait à coeur dorénavant, il fallait que je trouve le courage de lui dire qu'il n'y avait plus de nous...

Péniblement je rentra dans la chambre, constatant que la pièce était belle et bien vide, une reflexion me fit sourire tristement...j'avais joué avec le feu et je m'étais brulée.

[Ilhy]

Je m'installais à la table et pris de l'encre et une plume...et là sans aucune prétention, je me suis mise à écrire une lettre pour Claudio....

[Claudio]

Lentement, Claudio s'éveilla. Il ne savait plus le jour, plus la nuit, il avait perdu la notion du temps, des choses. Il prenait ses repas dans sa chambre. Seul. Il attendait. Il ne savait plus ce qu'il attendait, un jour peut-être ressortirait-il de cette chambre et irait respirer le grand air. Un jour, ...
Plus tard, il aurait le temps d'y penser. Maintenant ? Il ne pensait plus. Il regardait le temps s'écouler. Toujours de la même manière : lever, manger, dormir, lever, manger, dormir, ...
Chaque fois, il regardait la porte, jetait un coup d'oeil à la pièce, puis se rendormait.
Ce jour-là, de la même manière, il se réveilla, mangea et jeta un coup d'oeil. Il allait se rendormir, quand une chose attira son attention.

Un parchemin avait été glissé sous sa porte. Sa première réaction fut de se dire que c'était de moindre importance, qu'il rêvait, qu'il devait dormir. Mais sa curiosité habituelle l'éveilla tout à fait.

Il se leva et se dirigea vers la porte, saisit le parchemin qui sentait la rose et retourna vers son lit.

La rose, ce parfum qu'il avait presque oublié. Il huma le parchemin à la recherche d'autres odeurs, à la recherche de l'inconnu qui dehors l'attendait, à la recherche...

Enfin, il se décida à l'ouvrir et le lire. Lentement, prenant soin de ne pas l'abîmer, ni le froisser, il le déplia et lut.

Son visage reprit de la couleur, lorsqu'il vit de qui émanait la lettre. Mais au fur et à mesure de sa lecture. Son visage la reperdit. Il était plus blanc que la craie. Rien n'indiquait une émotion particulière. Juste un visage impassible. On aurait pu le croire sans sentiment, mais à vrai dire, on n'aurait pu jurer de rien. Son visage n'exprimait rien et tout à la fois...

Je me mis à lire le parchemin. Tout d'abord, ma joie fut grande de voir qu'il venait de celle que j'aimais au plus haut point. Mais plus, je lisais, plus mon coeur se serrait.
A la fin de la lecture, je ne savais pas pleurer. Je l'aurais voulu, j'aurais voulu exprimer mon désespoir, ma douleur, mais rien ne voulait sortir, rien. Juste un tremblement nerveux qui me secoua un court instant, mais rien d'autre. Et puis en un coup, cette douleur sns nom qui me prit, qui me déchira, qui éclata en moi, qui réduisit tout à néant. Mon coeur à jamais venait d'être brisé. Je ne réalisais pas, je ne vivais plus que par les sentiments contradictoires qui en tout sens m'animaient. Je ne savais pas qu'un tel calvaire pouvait être enduré. Je ne savais pas, mais je le vivais. Il était moi, c'était mon corps, mon âme, mon coeur qui criait. Mais rien ne le laissait paraître. Cette douleur restait en moi, me détruisant, ne laissant rien sur son passage. Amour perdu, disparu, envolé...
Pourrai-je me faire à cette réalité ?

Claudio n'était plus que sentiments, mais rien ne le laissait transparaître extérieurement tout étant en lui et par ce fait même, le détruisant encore plus. La foudre tombant à ses pieds à ce moment-là n'aurait pu le faire réagir. Comme un somnambule, il se leva, se dirigea vers sa table, prit une plume, un parchemin et commença à écrire une lettre.
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Là où est le vent.

[Claudio]

[Ilhy]

Elle saissisa la lettre doucement...mais les mots qui défilaient devant ses yeux ne la touchèrent pas, pas comme elle l'aurait imaginé....pas comme elle l'aurait voulu. Pensivement elle tira sur sa pipe et posa la lettre dans le tiroir de sa commode....c'était maintenant bel et bien fini.

Elle était de nouveau seule...mais plus forte, Claudio lui avait appris à aimer et, elle, garce qu'elle est, l'avait quitter et lui avait fait les pires affronts...N'écoutant plus que son coeur, rejettant sa conscience au plus loin qu'elle pouvait...

Tant et si bien qu'elle était tombée dans les bras d'hommes engagés auprés d'autres demoisselles...Il y avait d'abord eut Nibor, même si l'alcool avait aidé, même si il n'y avait eut aucuns gestes tendres... le fait qu'elle ne pensait plus à claudio en jouant avec lui, lui avait semé le doute...et elle se demandait comment elle avait pu en arriver là ! Infidèle et fiéffé traitresse qu'elle était...le gout du remord ne venait même pas effleurer ses lèvres...

Puis il y avait eut Pillou...qui avait porté le coup de Glaive à son histoire avec Claudio...lui qui l'avait charmé, mise en doute, avait de son pied ravageur envoyé ballader la conscience de la jeune fille dans un autre monde...et elle s'était allée, traduisant par le corps l'infidelité du coeur...poussant l'affront jusqu'au stupre...et à la coucherie...déposant sur ses lèvres des baisés passionnés qui lui faisaient oublier Claudio.

Imbue d'elle même, elle avait même osé, durant les premiers instants, faire porter à Claudio le poid de leur rupture...elle n'aurait toléré de lui aucun reproche...elle voulait qu'il garde d'elle une image parfaite peut être parce qu'elle avait envie qu'il ne l'oublie jamais..."Comme tu es mauvaise"

...Mais l'infortune se retourna contre elle, car, sans l'espérer elle s'était entichée de Pilou...mais, lui, elle ne l'aurait jamais...et elle n'était pas sure de vouloir en être une de plus...Elle se rappellait des histoires qu'il avait conté dans le salon, des histoires sur sa vie, sur ses amours, qu'il avait, à chaque fois, aimé de toute ses forces...elle l'avait écouté la bouche ouverte et maintenant elle se dégouttait...
Elle se dégouttait d'éprouver pour ce coeur d'artichaut de si profonds sentiments...mais le sort est ainsi, et c'était à son tour de souffrir maintenant...c'était à son tour de se plier face à son destin....

Résignée, elle s'alluma sa pipe et entrepris de retourner à de plus saines occupations...elle s'était essayée à l'amour, avait tout vécu avec passion mais elle n'était visiblement pas faite pour cela...souffrir, faire souffrir, regretter, aimer, détester, elle qui ne pensait qu'à elle dans ces moments là...n'était pas faite pour ce genre de choses...



C'est ainsi que ses sentiments pour Pilou, les regrets de son histoire avec Claudio vinrent se cacher au fond de son coeur et son visage redevint banal et commun, plus rien ne l'animait...

Blassée elle ne trouvait plus que du plaisir avec ces compagnons d'armes, avec qui elle oubliait tout ses ennuis, car ce qui étaient enfoui en elle venaient souvent la titiller la nuit...pour ne plus être touché par ces tristes pensées, elle s'endormait ennivrée afin de retrouver sa sérénité perdue...

Mais sa conscience ne la lacha pas...et venait chatouiller son orgueil, ainsi le hasard lui avait fait croiser, à de nombreuses reprises, la route de Sasten et d'Emi...


Et la voilà qui déambule dans la forteresse, s'ennivrant à la moindre occassion, traquant l'ennemi comme elle pouvait et sifflotant l'histoire de sa sombre vie.